Après Rudy Gobert, star de la prestigieuse NBA américaine (Basketball), c’est au tour de Karim Benzema d’investir dans Trendex. Le Ballon d’or 2022 entre au capital et devient ambassadeur de cette plateforme où l’on peut investir sur des stars et notamment des sportifs professionnels. Football et basketball sont les deux sports représentés sur Trendex : “On considère que ce sont deux sports majeurs en France comme à l’international”, assure Andrea Bonapersona, co-fondateur de la start-up. Comme des actions en bourse, il est possible d’acheter de “parts” de joueurs, et de voir fluctuer leurs valeurs. “On a deux indicateurs. La performance sur le terrain et celle liée à la popularité”.
Un coup de pouce pour les jeunes talents
Une des idées des fondateurs était de pouvoir créer un lien entre les fans et les talents. “On croise tous les jours des personnes talentueuses qui vont réussir et on ne fait rien avec cette information”, explique le co-fondateur. “L’idée serait de miser sur des gens pour les aider à réussir. Ils ont besoin en début de carrière de visibilité, d’engagement et de fonds pour se concentrer sur l’aspect sportif”. Dans le monde du sport, l’entourage et l’encadrement sont souvent primordiaux pour aider une carrière à prendre de l’ampleur, quel que soit le talent du joueur. “Il y a beaucoup de potentiels Ballons d’or originaire de France ou d’ailleurs qu’on ne verra jamais. Je trouve ça assez dramatique”, regrette Andrea Bonapersona, lui-même d’origine italienne.
Trendex bénéficie par ailleurs aux sportifs présents sur la plateforme puisque l’entreprise leurs reverse directement de l’argent : “En début de carrière, ça peut correspondre à entre 30% et 50% de leur salaire”. Tous ces talents sont sous-contrat avec la start-up. Pour chacun d’entre eux est émise une quantité limitée de “parts” sous la forme de jetons échangeables. Cette quantité est différente selon l’état d’avancement de la carrière. “Pour un jeune, le nombre de jetons sera plus limité que pour quelqu’un de célèbre”, explique Andrea Bonapersona. Cette quantité fixe crée une rareté qui aide à la hausse de la valeur. “On laisse le marché constituer la valeur du talent.”
Mais Trendex, qui compte aujourd’hui 14 collaborateurs, n’est pas uniquement une place de marché pour acheter et revendre ses parts. L’entreprise a également créé un jeu qui permet de gagner des crédits à réinvestir dans la plateforme afin de renforcer son “club”. “On peut constituer des équipes et accéder à des ligues selon nos jetons”, explique le co-fondateur. Les résultats des ligues sont directement liés aux performances réelles des sportifs sur les terrains. Elles impactent également la valeur des joueurs, tout comme la popularité. “En termes d’influence, on utilise des mesures faites à travers tous les réseaux sociaux et les plateformes de média. Ensuite, on a un algorithme qui va les traiter et nos donner des indices de performance”.
“Pour les stars, c’est une sorte de mécénat”
Pour les jeunes, l’argument financier dans le but de les aider à gérer leur début de carrière fait mouche. Trendex dit recevoir près de 5 demandes par jour venant de talents en devenir et en intègre seulement 2 ou 3 par semaine. “On doit définir des barrières à l’entrée tout en restant accessible. On souhaite garder une cohérence dans ce que l’on propose”, indique Andrea Bonapersona. Concernant les grandes stars comme Karim Benzema ou Rudy Gobert, dont les salaires représentent plusieurs millions d’euros chaque année, les revenus financiers liés à leurs présences sur la plateforme comptent au final peu. L’enjeu est ailleurs.