Le leader de l’optique en France et la start-up bordelaise Eyesoft ont co-développé une solution de mesure du comportement visuel des porteurs de lunettes. Retour sur ce partenariat avec Bruno Censier, directeur de la marque au sein du groupe Krys.
L’outil (3 tests de 3 minutes chacun + analyse) fournit en effet des données objectives sur le comportement visuel des porteurs de lunettes afin de leur garantir des verres toujours plus ajustés à leur vue. Il permet d’évaluer pour chaque porteur, l’utilisation du champ visuel périphérique, sa sensibilité au flou, son équilibre binoculaire et même sa convergence en dynamique à toutes les distances.
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Créée en 2017, Eyesoft est une start-up bordelaise de la santé visuelle, fondée en 2018 par Audrey Persillon et Thomas Didier, tous deux orthoptistes libéraux. Ses solutions associent un logiciel 3D à un casque de réalité virtuelle équipé d’un eye tracker [caméras de suivi des mouvements des yeux]. La combinaison de ces deux technologies permet une utilisation simple, rapide et ergonomique ainsi qu’une analyse des résultats objective. Et si cette technologie s’adressait d’abord aux orthoptistes et aux ophtalmologistes, la collaboration avec le groupe Krys a permis de concevoir des utilisations inédites dédiées au métier d’opticien-lunetier, reposant sur ces mêmes technologies qui ont fait le succès des premières applications d’Eyesoft. A noter que le groupe Krys, qui a entièrement financé la R&D pour cette application, n’est pas entré au capital de la start-up.
En pleine croissance, la société EyeSoft compte à ce jour une petite dizaine de salariés et mobilise une quinzaine de prestataires. La levée de fonds en cours devrait lui permettre de recruter et de structurer ses actions commerciales en France et vers l’international (Allemagne, Espagne, Italie et Suisse).
Une exclusivité avec la start-up sur le soft et le matériel
Pour y parvenir, la veille technologique est le 4ème pilier de la stratégie du groupe, qui estime que les nouveaux usages connectés incitent à repenser la façon de répondre aux attentes de ses clients. Un exemple : « A distance, on peut déjà acheter des verres de correction « simple », mais nous regardons ce qui pourra se faire pour la vente en ligne de verres progressifs, qui n’est pas possible aujourd’hui. »
Aujourd’hui, le groupe propose une palette de solutions technologiques à son réseau, à qui il propose aussi le temps de se former… dans une période de pénurie de talents. Mais, en la matière, rien n’est simple, car sur un marché qui va bien, pourquoi changer ses habitudes.
Un service de dépannage
Par ailleurs, depuis six mois, en partenariat cette fois avec la société OOmade (fabricant d’imprimantes 3D), le groupe Krys propose à ses clients de leur fournir une paire de lunettes de remplacement ponctuel, en cas de casse. A ce jour, 120 boutiques en France sont déjà équipées de l’outil.
« Notre job est de proposer des solutions diverses, conclut Bruno Censier. Oui, il y a de l’attente au sein de notre réseau. Mais, nous nous concentrons énormément sur le déploiement des POC avec tous les métiers du groupe… Car l’innovation, c’est top, mais il faut toujours rappeler pourquoi telle technologie et quelle est la finalité pour le client. »
Un groupe en pleine croissance
- Coopérative née en 1966, leader français du marché de l’optique avec 16 % de parts de marché
- 1 533 magasins dans le monde sous 3 enseignes complémentaires (Krys, Le Collectif des Lunetiers et Lynx Optique You Do)
- 1,265 milliard d’euros de chiffre d’affaires clôturé fin septembre 2022 (+ 5 ,5 %)
- Distributeur et producteur (plus de 400 personnes dans son usine de Bazainville/Yvelines), le groupe est le premier employeur du secteur en France où il emploie 6 000 personnes
- 60% des verres vendus par le groupe sont fabriqués en France
- Depuis 2014, Krys Group a également développé une offre dédiée à la santé auditive (déjà 225 points de vente), une diversification qu’il compte accélérer.