La CANUT déploie un front souverain pour protéger les services publics

 

Un groupement d’experts français vient d’être sélectionné par la Centrale d’Achat du Numérique et des Télécoms (CANUT) pour piloter le lot national de son marché cybersécurité. Une réponse coordonnée et stratégique pour sécuriser les systèmes d’information publics face à une menace cyber en constante progression.

 

Mairies verrouillées, hôpitaux paralysés, établissements scolaires pris au piège numérique : les cyberattaques se banalisent. Pour faire front, l’État compte s’appuyer sur une équipe de pointe 100 % française. Ce lundi 19 mai, la CANUT a confié le lot national de son nouvel accord-cadre cybersécurité à un groupement tricolore. Une première alliance cyber pour éviter le black-out administratif, composée de Crisalyde, Synacktiv et Akyl, avec l’appui de Diateam et Te Rama. Tous sont français, indépendants et reconnus pour leur excellence technique. Leur mission : renforcer la résilience des systèmes d’information publics, en métropole comme en outre-mer. Le dispositif couvre l’ensemble du cycle cyber, incluant la préparation des plans de défense, la détection des failles, les audits techniques, les tests d’intrusion, ainsi que la réponse en cas d’incident. Une attention particulière est portée aux collectivités, bailleurs sociaux et établissements ultramarins. Des structures qui, bien souvent, n’ont ni RSSI interne ni budget dédié, mais tout aussi exposées que les grandes structures.

 

Cinq experts pour un bouclier national

 

Crisalyde, spécialisé en gestion de crise, pilote le groupement. Synacktiv, acteur phare de la sécurité offensive, conduit des tests d’intrusion à l’échelle nationale. Akyl, de son côté, assure la gouvernance cyber et l’accompagnement réglementaire. Diateam, lui, pionnier des cyber ranges, propose des plateformes immersives pour tester les capacités de défense. Enfin, Te Rama, basé en Polynésie, garantit une présence de proximité dans les territoires ultramarins. La force de ce dispositif reposerait sur sa simplicité d’accès, sa souveraineté et sa capacité à s’adapter aux réalités de terrain. Il marque aussi un tournant dans la structuration d’un écosystème cyber public français cohérent et qualifié. “Cette alliance permet aux territoires de s’appuyer sur un écosystème national solide, réactif et de confiance”, assure Carole Dautun, directrice générale de Crisalyde. Alors que la directive NIS2 et la nouvelle LPM renforcent les exigences de cybersécurité pour les opérateurs publics, cette initiative tombe à point nommé. Elle dessine les contours d’une cybersécurité souveraine, et mutualisée au service de l’intérêt général.