La confiance numérique doit devenir une ambition industrielle et une nécessité stratégique. La France dispose d’un tissu d’entreprises qu’il faut dynamiser à l’export pour mieux faire connaître cette filière d’excellence.
L’actualité récente vient à nouveau de le rappeler : dans un monde où la complémentarité et l’interconnexion des technologies sont de plus en plus la règle et, où l’intensité et la sophistication des menaces asymétriques augmentent de façon dramatique, la sécurité et la confiance numérique deviennent des enjeux cruciaux. La concentration d’un tissu d’entreprises dense, aux compétences internationalement reconnues dans ce domaine, devient un grand atout pour notre pays.
Un atout industriel d’abord. Ces technologies de pointe génèrent de la croissance et des emplois, ainsi qu’un écosystème d’innovation. L’Observatoire de la confiance numérique, mis en place en 2013, estime le nombre d’entreprises du secteur à environ 700 en France avec de grands champions industriels au plan international et un tissu de PME agiles, dynamiques et innovantes. Ces sociétés ont généré en 2012 un revenu de 4,5 milliards d’euros en France (incluant les chiffres d’affaires des acteurs étrangers présents en France).
Une prise de conscience
Au-delà, la confiance est aussi un atout stratégique tant les applications numériques sont omniprésentes. On parle des flux de données (sécurité des données Internet, identité numérique, etc.), mais aussi des objets connectés, de la domotique, de la gestion de l’énergie, de la ville connectée… La maîtrise de sa souveraineté par un Etat passe par sa capacité à protéger ses données et ses infrastructures critiques.
Une prise de conscience doit s’opérer à tous les niveaux de notre société. Les entreprises du secteur ont pris la mesure du caractère stratégique de ce sujet il y a déjà plusieurs années. En 2010, l’Alliance pour la confiance numérique (ACN) a été créée par la Fédération des industries électriques, électroniques et de communication (Fieec ), en lien avec le Gifas**. La Fieec (dont l’ACN est membre) et les autres groupements industriels (Gifas, Gicat***, Gican****) coordonnent leurs actions au sein du Conseil des industries de la confiance et de la sécurité. L’objectif est de porter des messages partagés par tous les industriels avec les administrations concernées en une filière stratégique nationale (Comité de filière des industries de la sécurité. Ce fonctionnement paritaire industrie/administration affiche déjà des résultats très concrets : création de démonstrateurs, amélioration de l’efficacité de la standardisation et soutien des industriels à l’export dans quelques pays cibles pour dynamiser notre commerce international et mieux faire connaître cette filière d’excellence.
Les industriels de la confiance numérique ont aussi été très impliqués dans le plan Cybersécurité de la Nouvelle France industrielle, en particulier dans sa gouvernance. Avec les soutiens de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information la Direction générale des armements et la Direction générale des entreprises, ainsi que des utilisateurs, un nouveau label « France Cybersecurity » a été créé pour promouvoir les solutions « françaises », attester de leurs qualités et accroître leur visibilité. La dynamique est lancée. Il s’agit de capitaliser sur les nombreux atouts de nos industries pour que la confiance numérique continue d’être un fer de lance technologique national, générateur de sécurité et de croissance pour notre pays.
* Il est aussi président d’Alliance pour la confiance numérique .
** Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales
*** Groupement des industries de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres
****Groupement des industries de construction et activités navales.