L’IA générative devient un enjeu de premier plan pour les dirigeants français, devant les enjeux politiques et les incertitudes économiques. 59% en font une priorité d’investissement. Les dirigeants internationaux entre optimisme et préoccupations géopolitiques et technologiques.
Selon la dixième édition du CEO Outlook conduite par KPMG, si les CEO restent confiants sur les perspectives de croissance de leur entreprise et de leur secteur, les possibles répercussions des tensions politiques et économiques, ainsi que la bascule vers l’IA sont au cœur de leurs enjeux.
Dans le détail, plus de 8 dirigeants français sur 10 (86%) sont optimistes quant aux perspectives de croissance de leur entreprise et de leur secteur, des chiffres encore meilleurs que ceux des dirigeants au niveau monde.
Tensions géopolitiques, risques de cybersécurité et de chaîne d’approvisionnement
Mais si les chefs d’entreprise français gardent confiance dans l’économie de leur pays, les perspectives macroéconomiques paraissent plus sombres. Seuls 68% d’entre eux se disent confiants en la croissance de l’économie mondiale pour 72% de leurs pairs au niveau international. Replacée dans une perspective plus longue, la confiance dans l’économie mondiale s’érode. Lors de la première édition du baromètre en 2015, le niveau de confiance dans l’économie mondiale était en effet de 93%.
Incertitudes économiques et tensions géopolitiques – qui ont vu au cours de cette année s’éterniser la guerre sur le continent européen et l’aggravation des conflits au Proche-Orient -préoccupent les dirigeants. Au niveau monde, les problèmes opérationnels et les risques sur la chaîne d’approvisionnement sont les premiers cités comme possibles freins à la croissance. Pour les dirigeants français, ce sont plutôt les risques sur la cybersécurité qui pourraient l’empêcher.
L’IA au premier rang des enjeux des dirigeants français
Mais avant même les enjeux géopolitiques et l’incertitude économique, c’est la course à l’IAG qui caracole en tête des défis des dirigeants français (57% des répondants). Ce qui dénote une franche prise de conscience. Passer « de 15% en 2023 à 57% en 2024 est la preuve d’une accélération radicale de l’enjeu pour les entreprises. », relève le baromètre.
L’IA générative devient le 4e enjeu stratégique cité pour atteindre les objectifs de croissance, derrière la poursuite des fusions et acquisitions, des alliances stratégiques ou la croissance organique. Le rapport y voit une illustration de la stratégie du « make or buy », qui plutôt que de repartir de zéro permet d’implémenter des solutions IA clés en main.
Longuement évoquée dans nos articles, la bascule vers l’IA s’accélère, et 59% des dirigeants français affirment que c’est la priorité d’investissement, un chiffre légèrement inférieur à celui des dirigeants internationaux (64%). « Il est désormais évident que l’IA générative offre de nouvelles perspectives business et des leviers de performance qui vont radicalement transformer leurs modèles économiques et méthodes de travail », souligne l’étude. Pour autant, 41% des dirigeants français interrogés restent plus circonspects.
Priorité d’investissement
Les bénéfices de l’IA sont connus, les entreprises en attendent gains d’efficacité et de productivité, mais aussi aide à l’émergence de nouveaux produits. Quant au délai de réalisation, les dirigeants attendent en majorité des retours sur investissement entre 3 et 5 ans. Cybersécurité et défis éthiques font partie des enjeux de l’implémentation.
Quelle est le bon équilibre entre investissements dans les talents et investissements vers la technologie ? Si l’étude souligne que l’humain reste au cœur de l’organisation, les investissements sont d’abord fléchés vers la technologie (55% des répondants), puis vers les ressources humaines (45%). Le risque de destruction d’emploi par l’IA est écarté par les trois quarts des CEO, qui y voient plutôt un moyen d’augmenter les capacités de travail. Moins d’1% des dirigeants interrogés estime que l’IA générative éliminera plus d’emplois qu’elle n’en créera dans les trois prochaines années.
L’étude souligne également la prise en compte de plus en plus importante par les entreprises des engagements sociétaux, gouvernementaux et environnementaux.
Méthodologie
La 10 édition du CEO Outlook a été conduite auprès de 1.325 dirigeants, dont 75 dirigeants français entre le 25 juillet et le 29 août dernier.