La Chambre de Commerce de Suède en France a fêté son centenaire en présence de la Reine Silvia lundi 30 novembre. Organisé à la CCI de Paris, cet anniversaire a mis en avant l’innovation en France, en Suède et en Europe. Les participants ont pu écouter les témoignages d’entreprises françaises et suédoises mais aussi de la commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, et d’Emmanuel Macron, ministre de l’Economie.
La Chambre de Commerce de Suède en France accompagne aussi bien les entreprises suédoises qui viennent en France que les entreprises françaises qui veulent s’exporter en Suède. La présidente de la Chambre de Commerce de Suède en France, Gîta Paterson, a pris la parole au début de la conférence pour évoquer les différents défis de l’Europe : croissance, crise des réfugiés et terrorisme.
La suédoise Cecilia Malmström, commissaire européenne au commerce, a rappelé les liens historiques entre la France et la Suède. Le premier traité commercial franco-suédois a été signé à la fin du XVe siècle. Aujourd’hui, les entreprises suédoises emploient 14 000 personnes en France et les entreprises françaises en emploient 7000 en Suède. La commissaire européenne au commerce a également mentionné les deux challenges commerciaux de l’Europe : « le commerce digital et la coopération en matière de régulation ».
Cette table ronde a rassemblé quatre personnalités (de gauche à droite) : Jane Walerud, CEO de Teclo Networks, Leif Johansson, président des conseils d’administration de LM Ericsson et Astrazeneca, Jacob de Geer, cofondateur de la Fintech iZettle et Bernard Charlès, CEO de Dassault Systèmes. Chacun a fait part de son retour d’expérience sur la transformation numérique : de l’industriel traditionnel, Dassault, qui a entièrement revu la collaboration dans le groupe à la start-up iZettle, qui s’attaque au secteur bancaire avec la commercialisation de son terminal de paiement gratuit destiné aux TPE et PME. « Le processus d’innovation n’est pas seulement pour grandes ou petites entreprises, c’est une question de culture », a indiqué Leif Johansson.
« Les makers ont le pouvoir de faire des choses sans recourir à des investissements importants. Prenons l’exemple de l’impression 3D. Elle existe depuis 20 ans mais c’est seulement ces dernières années qu’elle est devenue abordable. Elle change le monde et a ouvert les yeux des grandes entreprises. »
« Avec la virtualisation, vous pouvez imaginer des projets qui ne marchent pas et rassembler des amis pour les faire fonctionner. Par exemple, qui aurait pu dire qu’un avion conçu sans test de prototype pouvait voler ? »
« Dans moins de 10 ans, 50% du profit des banques sera transféré aux Fintech, comme ça s’est passé avec l’industrie musicale. Elles challengeront les banques dans les années à venir, qui resteront bloquées avec de la technologie obsolète. La plupart des banques recrutent toujours des ingénieurs avec des compétences COBOL, un langage inventé en 1969. »
Le ministre de l’Economie, de l'Industrie et du Numérique a énuméré les 5 piliers stratégiques pour une croissance durable en France : la consolidation fiscale, le coût de compétitivité, l’investissement et l’innovation, la modernisation de différents secteurs de l’économie et la réforme du marché du travail.
« Nous devons investir beaucoup plus et nous avons besoin de plus d’investissements privés. C’est pourquoi nous avons décidé de lancer le plan Industrie du futur : pour trouver comment aider nos entreprises à investir beaucoup plus dans le digital, produire autrement et plus rapidement. Quand nous lançons de nouvelles initiatives pour accélérer et augmenter les nouvelles opportunités de notre économie, c’est en faveur des outsiders et des innovateurs de différents secteurs qui tuent la régulation des utilisateurs. La plupart de ces régulations sont des points bloquants et souvent des protections pour les insiders »