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La RATP met le numérique au service de ses enjeux RSE

Grâce à la plateforme de l’éditeur Verdikt, le groupe RATP a entrepris de fiabiliser son bilan carbone, tout en permettant aux demandes d’investissement internes de se doter de critères RSE.

En 2021, le groupe RATP lance, dans le cadre de son bilan carbone, le bilan environnemental de ses activités numériques. Trois ans plus tard, en 2024, Maud Cailly, Responsable RSE et pilote du programme Numérique responsable du groupe RATP, se pose la question de savoir quelle méthodologie – et quels outils – employer pour enrichir et rendre encore plus fiable ce document qui a été élaboré sur un simple fichier Excel.

« Dans le bilan carbone de 2021, des données d’inventaire avaient été utilisées sur la partie numérique, ce qui constituait à l’époque un réel avantage. En effet, généralement, on ne se base que sur des facteurs financiers. Trois ans plus tard, je me suis dit qu’il serait dommage de ne pas repartir de ces données d’inventaire, car elles permettent d’être toujours plus précis. Cela se justifiait d’autant plus que, en trois ans, le parc informatique, les indicateurs et les méthodes de calcul de la RATP, avaient beaucoup évolué », explique Maud Cailly. C’est dans ce contexte qu’elle lance une pré-consultation auprès de plusieurs éditeurs de logiciels ESG spécialisés dans l’évaluation de l’impact environnemental de l’IT et des services numériques, la comptabilité carbone et le reporting ESG.

Mais dans le même temps, la direction de la RATP décide d’imposer que tous les projets internes fassent l’objet d’un bilan environnemental avant lancement. Autrement formulé, les critères RSE sont désormais obligatoires pour toute demande d’investissement. « À ce moment-là, j’ai pris conscience qu’il me fallait un outil capable de gérer à la fois le bilan carbone du groupe et le bilan environnemental de chaque projet. J’ai donc réorienté ma pré-consultation afin de choisir une solution qui couvre les deux aspects. Dans la short list d’entreprises sélectionnées, mon choix s’est porté sur la plateforme Verdikt avec qui nous avons lancé un pilote », détaille Maud Cailly.

Une centaine de projets menés chaque année sur le numérique

Au sein de la RATP, une centaine de projets sont menés chaque année sur le numérique. « Verdikt nous a accompagnés pour décliner la politique RSE du groupe dans ces projets. Dans les DSI, les populations d’ingénieurs aiment bien les chiffres. Si l’on prend par exemple un parc de serveurs nouvellement déployés, les ingénieurs maîtrisent bien leur consommation énergétique. Mais sur tous les autres enjeux (CO2, biodiversité, ressources…), il n’existait jusqu’à présent que peu d’indicateurs. Verdikt a donc outillé les chefs de projet afin de leur permettre de faire au quotidien les choix le plus durables possible », relate Maud Cailly.

Pour illustrer son propos, la Responsable RSE et pilote du programme Numérique responsable du groupe RATP donne un premier exemple, celui de l’infrastructure IT servant au stockage des vidéos issues des caméras présentes sur le réseau RATP. « Avec le développement et la modernisation du réseau de transport dans les 10 ans à venir, le volume des données stockées va augmenter, ce qui va faire passer le nombre de baies de stockage de 7 à 12. Mais grâce à la virtualisation, nous allons diminuer le nombre de serveurs, de 58 dans l’infrastructure actuelle à 29 dans l’infrastructure cible. Si l’on traduit cela en tonnes de CO2, nous allons passer de 108 à 90 tonnes de CO2 », note Maud Cailly.

Autre exemple de projet structurant : la dotation des collaborateurs. « Plus de 100 000 équipements (PC, tablettes, écrans, téléphones…) sont confiés aux collaborateurs du groupe. La refonte de la politique de dotation nous a fait travailler sur la modélisation de 20 scénarios différents. Grâce à Verdikt, l’équipe ‘environnement de travail digital’ (digital workplace services) a ainsi pu affiner de multiples hypothèses. Un des principaux enseignements de ces travaux est que si nous arrivons à prolonger de six mois, voire d’un an, la durée de vie des smartphones et des tablettes, l’impact positif est considérable. Mais cela nécessite de prendre des téléphones plus haut de gamme dont l’impact carbone est 3 à 5 fois supérieur aux équipements actuels. L’utilisation de Fairphones est actuellement à l’étude pour réduire l’impact carbone », déclare Maud Cailly.

Dernier exemple donné par Maud Cailly : la digitalisation des ateliers de maintenance. L’enjeu pour cette activité est de fournir des tablettes aux équipes de mainteneurs, des équipes jusqu’à présent habituées à prendre des notes sur des cahiers pour ensuite les saisir au clavier de PC fixes situés dans des bureaux attenants. « Grâce aux tablettes, les collaborateurs vont pouvoir saisir en temps réel les pièces utilisées et lancer le réapprovisionnement de l’atelier. Cela contribuera à faire baisser les temps de maintenance et à diminuer les accidents du travail, grâce à une réduction des déplacements des personnes dans les ateliers. Il faut cependant veiller à ce que les tablettes soient résistantes dans le temps, car le nombre d’applications métiers est passé de 1 à 5 en quelques années. On peut se tromper sur 200 tablettes de test, mais pas sur un parc de 20 000. Grâce à Verdikt, les équipes ont pu simuler les impacts carbone dans les années à venir en fonction des feuilles de route des métiers en matière de digitalisation », explique Maud Cailly.

Bilan carbone du groupe : deux étapes distinctes de collecte des données

La formation des chefs de projets a été déterminante, afin qu’ils soient autonomes pour modéliser et faire leurs choix. « Certains projets durent 3 ou 4 mois, car il s’agit du développement d’une application. D’autres sont prévus pour durer plus de 10 ans, comme la refonte du réseau radio privé dont la fin du déploiement sur l’ensemble du réseau est prévue en 2035. Pour embarquer tout le monde, il faut une plateforme qui soit avant tout simple d’utilisation », note Maud Cailly.

« Certains chefs de projet ont préféré que nous soyons à la manœuvre pour réaliser les modélisations, d’autres ont vraiment souhaité avoir la main pour s’investir sur leur projet. Dans tous les cas de figure, le feedback de l’ensemble des collaborateurs a été positif. La plateforme a permis à toutes les équipes concernées de mettre des chiffres derrière des impacts multi-opérationnels en termes de carbone et de RSE, et par là même de s’acculturer à ces enjeux », ajoute de son côté Hélène Levrault, Cofondatrice de Verdikt.

Concernant le bilan carbone du groupe, les équipes de Verdikt et de la RATP ont fonctionné en deux étapes. La première, d’une durée de deux mois, a consisté à collecter les données sur 80 % du périmètre (postes de travail, datacenters, réseau…), ce qui correspondait à environ 200 000 équipements. « Au bout de trois mois, nous avions déjà de premières mesures et des ordres de grandeur. Ensuite, nous avons lancé une deuxième phase, également de deux mois, pour affiner certaines données et en collecter d’autres. Cette deuxième phase a permis à Maud d’aller plus loin que le pilier environnemental en se lançant sur les volets sociaux et économiques de la stratégie RSE », précise Hélène Levrault.

« Une fois la collecte terminée, les data scientists de Verdikt ont ingéré l’ensemble des données pour les faire matcher. Le bilan carbone a ensuite été calculé automatiquement par la plateforme. Cela nous a permis de vérifier que, pour les périmètres ayant le plus d’impact, nous avions déjà des plans de réduction en place, ou d’en lancer si ce n’était pas le cas. C’est également un bon moyen de prioriser les plans d’action. Par exemple, concernant l’impact de l’IA, nous n’avons aujourd’hui qu’un seul cas d’usage d’IA générative, à l’état de pilote pour 20 personnes. L’IA n’apparait donc presque pas, à ce jour, dans notre bilan carbone. Il est donc préférable de se concentrer sur les principaux postes d’émission que sont les postes de travail, les réseaux et les applications SaaS », conclut Maud Cailly.

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