La vision du « smart bureau » de Nexity

Un bâtiment doit être fonctionnel, flexible et en mouvement… C’est ce que fait Nexity pour ses propres besoins près de Saint-Lazare, à l’image aussi de ce que souhaitent de plus en plus ses clients. Un changement radical dans les usages qui impacte la promotion comme le métier du property et du conseil. Rencontre avec Véronique Bédague, directrice générale adjointe du groupe.

 « Les solutions que l’on propose, nous les testons d’abord sur nous-mêmes ! » Véronique Bédague, directrice générale de Nexity, fait d’entrée cette remarque lors de la visite des nouveaux locaux de ses équipes (80 collaborateurs), situés au siège de Nexity, au sein de l’immeuble Solstys à Paris, à deux pas de la gare Saint-Lazare.

Les anciens bureaux classiques, organisés par lignes de produits, n’étaient plus adaptés. « Il nous fallait changer, pour nous transformer dans l’idée de se tourner vers le client, précise la dirigeante. La phase préparatoire avec les équipes a permis de définir ce que nous voulions avant d’arrêter les choix ». C’est chose faite depuis le début d’année.

Le résultat ? Beaucoup d’espaces dédiés à l’échange, des lieux très différents, qui ne proposent surtout pas de hiérarchie physique. Ce « smart bureau » a surtout permis d’optimiser l’allocation des ressources au sein d’un même espace. « Il faut bien choisir les différents endroits en fonction des usages, insiste-t-elle. C’est pourquoi vous voyez des atmosphères très différentes sur cet étage de 1 100 mètres carrés qui nous est dédié, tel un bar ici, des salles de réunion classiques de tailles différentes là ou quelques postes de travail dans des endroits de passage… Des lieux de créativité, une bibliothèque et jusqu’à une salle de repos… Chacun doit trouver l’endroit qu’il lui faut au moment opportun. C’est le but de s’adapter à la dynamique des collaborateurs. »

« Le lieu doit favoriser les échanges, résume-t-elle, et les nouvelles technologies le permettent également [le groupe déploie actuellement la suite Microsoft 365, NDLR]. Ce qui compte désormais, ce n’est plus la territorialisation du bureau, mais bien la capacité à créer du lien social pour faire avancer ses projets. »

Pour autant, il ne faut pas être « mécanique » et ne pas obligatoirement reproduire la même chose à tous les étages (un autre étage dédié à un autre service est en travaux également). Toutes les fonctions n’ont pas besoin des mêmes espaces. « Cette attention aux métiers est très importante, comme des différentes populations au sein d’un même métier », détaille-t-elle.

Le lieu n’est pas non plus si atypique : « Il fallait que ce soit confortable vis-à-vis de nos collaborateurs et clients, mais surtout pas luxueux, poursuit-elle. C’est assez identitaire. Nous l’avons fait avec nos architectes d’intérieur ».

L’explosion du coworking

Auparavant, le télétravail avait été mis en place au sein du groupe, progressivement à tous les volontaires. Par ailleurs, en tant qu’acteur de l’immobilier, Nexity renforce son offre de coworking, pour mieux comprendre les enjeux qui l’accompagnent. « Il s’agit par cette possibilité de remettre l’usage au cœur de la réflexion », explique Véronique Bédague.

[bctt tweet= »Véronique Bédague (Nexity) « On sélectionne et accompagne durant six mois des jeunes pousses internes et externes, liées à notre métier direct ou indirect »  » username= »Alliancy_lemag »]

Le groupe cherche ainsi avec ses clients le produit fini le plus adapté à leurs besoins. La visite du restaurant d’entreprise de Nexity offre également une nouvelle vision des espaces… D’une part, la cafetaria reste ouverte toute la journée, et pour le restaurant, il peut se diviser (avec de grands rideaux) en différents espaces de travail hors des horaires de repas et ce en fonction de la demande des collaborateurs. « Ici, chacun peut venir sans réservation avec qui il le souhaite pour une réunion. Ce sont de grands espaces qui sont ainsi réutilisables ». L’immeuble dispose également d’une conciergerie (Week’in) qui offre une multitude de services pour faciliter la vie des collaborateurs (cordonnerie, pressing, relais colis…).

Enfin, c’est aussi dans cet immeuble qu’est installé le Startup Studio de Nexity, né il y a un an. « On sélectionne et accompagne durant six mois des jeunes pousses internes et externes, liées à notre métier direct ou indirect, explique Véronique Bédague. Nous cherchons avec elles à démontrer qu’il existe bien un marché. » Plusieurs indicateurs sont ainsi analysés pour savoir si le produit est viable et s’il peut poursuivre son développement. « A l’issue des périodes d’accueil au studio, tous les scénarios sont possibles », précise Géraldine Gion en ligne, directrice adjointe innovation et nouveaux métiers chez Nexity. L’équipe pourra continuer à porter le projet en incubation, restant ainsi rattachée à la filiale dont elle est issue, ou en excubation, à savoir que les collaborateurs poursuivront le développement de leur projet en externe avec la possibilité de détenir du capital de leur start-up ».

Le groupe a pris des participations par exemple dans Access IT (property management), travaille avec des start-up comme GarantMe ou Bon de Visite et développe actuellement une plateforme de services de services et d’outils (notamment digitaux) pour accompagner la transformation de ses clients. « Demain, les directeurs de l’immobilier viendront nous voir avec des demandes très précises… Du type j’ai besoin de 10 000 postes en première couronne francilienne par exemple… Il nous faudra l’offre pour y répondre », conclut-elle.

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