Lancement d’un centre tourné vers les télécoms du futur 

 

Le 30 janvier avait lieu le lancement du centre national réseaux et systèmes pour la transformation numérique de l’Institut Mines-Télécom (IMT). L’initiative se veut agile et tournée vers des solutions du futur comme la convergence réseau-cloud, les applications de la 6G et les réseaux véhiculaires.

 

Derrière un nom à mots-clés, le co-directeur du tout nouveau centre national réseaux et systèmes pour la transformation numérique, Daniel Kofman, insiste sur le fait que “Le terme à retenir est pour la transformation numérique.” Il est également professeur dans un des établissements de l’Institut Mines-Télécom (IMT), à l’origine de ce nouvel organe décentralisé et dont l’écosystème d’étudiants, de chercheurs et d’industriels a été mis à disposition pour créer de nouveaux projets. Si tous ces professionnels des télécoms étaient déjà en contact via d’autres programmes dans les nombreuses écoles de l’Institut, le centre, avec un budget de 54 millions d’euros, se veut innovant dans sa conception. Dans les faits, les industriels, plutôt que de s’appuyer sur des recherches déjà existantes, pourront coconstruire avec les étudiants. Au lieu de réaliser un stage de fin d’étude, ces derniers choisiront chacun de répondre au besoin, exposé au préalable, d’une entreprise et pourront sélectionner leurs cours en fonction des compétences nécessaires. Les projets d’entrepreneuriat sont aussi encouragés, tout comme les doctorats, l’IMT voulant lier le plus possible la recherche, l’innovation, la formation et le transfert. Les projets soutenus par le centre sont en lien avec 4 thématiques : industrie du futur responsable, souveraineté numérique et sobriété ou encore ingénierie santé et bien-être et enfin énergie, économie circulaire et société.

 

La 6G, promesse de la ville connectée 

 

Le lancement du centre ce 30 janvier a été l’occasion de nombreuses conférences sur des sujets touchant le secteur de près. Étienne Klein, célèbre philosophe des sciences, a tenu un discours sur l’IA et l’impossibilité qu’elle puisse un jour remplacer un physicien théoricien. Daniel Kofman, lui, a donné sa perspective sur les réseaux du futur : véhiculaires, connectés à la 6G, ou en convergence avec le cloud. Erszébet Fitori, PDG de Smart Networks and Services Joint Undertaking (SNS JU), une entreprise prônant le passage à la 6G, affirme que le marché du numérique sera amené à doubler d’ici à 2030 et qu’il s’agit donc d’un enjeu de souveraineté nationale que de faire le pas vers les nouveaux réseaux. En effet, la 6G serait la base même de la transformation numérique nécessaire à la ville connectée. Malgré la Chine, la Corée du Sud et l’Allemagne comme concurrentes, la France a pour avantage d’avoir été à l’avant-garde dans la libéralisation des télécoms, ce qui lui a ouvert des perspectives et permis plus d’innovations.  

 

Les télécoms face à Starlink 

 

Au-delà de la souveraineté, 7 experts ont été interrogés lors d’une table ronde à propos du futur du numérique. Le transfert des réseaux télécoms vers le cloud a été mentionné par plusieurs d’entre eux. Une étude du Capgemini Reseach Institute montre qu’en passant au cloud, une entreprise de télécommunications peut améliorer le coût total de possession de son réseau de 260 à 380 millions de dollars et obtenir un avantage concurrentiel de l’ordre de 110 à 210 millions de dollars de revenus supplémentaires. Emmanuel Dotaro, de Thalès, mise, de son côté, sur les solutions en open-source et en open-hardware comme avantage compétitif européen face aux mastodontes américains. Starlink, en particulier, a été mentionné un grand nombre de fois au cours de la matinée de conférences, tant l’arrivée de la constellation de satellites artificiels sur le marché a bouleversé le secteur des télécoms. Face à Goliath, un David se prénommant Geoffrey Lerosey affiche un air assuré. Son entreprise Greener Wave propose des antennes intelligentes et écologiques, à un prix concurrençant Starlink et pouvant encore baisser grâce à l’économie d’échelle.