Acteur français de la location financière évolutive d’équipements technologiques, matériels et logiciels, Leasecom s’engage davantage dans le concept de « Leasing Circulaire » et renforce les activités de son centre technique de reconditionnement de Fresnes afin d’accélérer la prise en charge de la fin de vie des équipements loués. Bilan de l’année 2021 et perspectives 2022 avec son président.
Alliancy. Votre chiffre d’affaires a progressé en 2021 de près de 25 %. À quoi est due cette hausse ?
Laurent Desplaces. Après avoir repris Leasecom il y a trois ans, nous avons en effet réalisé une très bonne année 2021, avec un chiffre d’affaires en hausse de 24 % par rapport à 2020, dans un marché qui a crû de 10 %.
A lire aussi : La difficile valorisation des bénéfices du numérique
Pour réaliser cette performance, nous avons notamment développé notre activité indirecte, qui constitue la principale activité de Leasecom, en animant notre réseau de distribution de 1 400 partenaires. Ces partenaires sont composés d’entreprises informatiques, à hauteur de 40 % et, pour les 60 % restants, d’entreprises spécialisées dans les métiers du digital comme la bureautique, la sécurité, la vidéosurveillance, la création de sites web, mais aussi les terminaux de paiement, le financement d’équipements pour les artisans (un four pour un boulanger par exemple…). Nous avons signé l’année dernière 25 000 contrats, ce qui est assez significatif.
[bctt tweet= »« Chaque fois que nous réalisons un financement, nous nous demandons de quel type d’actif il s’agit, si nous pourrons le faire évoluer et lui donner une deuxième, voire une troisième vie, et quelle solution de financement sera la plus adaptée. » » username= »Alliancy_lemag »]Vous placez l’économie circulaire au cœur de votre offre, pour quelle raison ?
L. D. Depuis maintenant plus de 36 ans, l’économie circulaire est en effet au cœur de notre système. Nous sommes tout d’abord dans un métier de proximité : nous allons doubler le nombre de nos agences, pour passer de 9 à 18. Par ailleurs, la solution de gestion de nos produits – reprise, recyclage, réemploi, réutilisation – est directement gérée par Leasecom. Nous disposons de nos propres techniciens et entrepôts. Chez nous, des « patrons » en charge des actifs – par exemple les actifs informatiques – déterminent quand les produits reviennent et ce qu’il faut faire : les remettre en état, les démonter ou les recycler.
Chaque fois que nous réalisons un financement, nous nous demandons de quel type d’actif il s’agit, si nous pourrons le faire évoluer et lui donner une deuxième, voire une troisième vie, et quelle solution de financement sera la plus adaptée. C’est au cœur même de l’économie circulaire.
Vous avez lancé l’année dernière des contrats à impact. En quoi consistent-ils ?
L. D. Ce sont des contrats de location financière offrant des conditions plus avantageuses aux entreprises respectant leurs engagements RSE. Similaires aux « prêts à impact » proposés par certaines banques, ces contrats de leasing à impact s’appuient sur des indicateurs extra-financiers ESG et sur des objectifs RSE définis conjointement par Leasecom et l’entreprise cliente (empreinte carbone, intégration de personnes éloignées de l’emploi, certification ISO, etc.). Si les objectifs sont atteints au cours du contrat, les loyers sont revus à la baisse !
[bctt tweet= »« La consommation à l’usage sous-entend en effet de repousser sur un tiers l’ensemble des responsabilités liées, notamment, à ce que vont devenir les produits après usage. » » username= »Alliancy_lemag »]Quel accueil les entreprises réservent-elles à ces contrats ?
L. D. Nous en avons signé quelques-uns l’an dernier. Notre objectif est d’en signer de manière beaucoup plus large. Quand vous regardez ce que pensent les entreprises de la RSE, plus elles sont importantes, plus la RSE compte pour elles. Au niveau des TPE et PME, la RSE est présente, mais elle ne figure pas forcément dans les priorités absolues.
Nous souhaitons montrer à ces entreprises, à travers notamment un roadshow qui débutera en mars, que nous allons labelliser nos partenaires dans un cadre RSE. Nous voulons leur dire qu’il y véritablement une mobilisation de tout le monde et que nous ne restons pas en retrait sur tous les mouvements qui doivent être faits en faveur de la RSE. Ces mouvements peuvent permettre aux « petits » d’accéder aux plus grands et de faire bouger l’écosystème.
Quelles sont les grandes tendances de votre marché ?
L. D. Avec la montée en puissance de l’économie circulaire et de l’économie de la fonctionnalité, qui pousse les citoyens et les entreprises à consommer à l’usage, nous sommes aujourd’hui dans une phase où les planètes s’alignent. La consommation à l’usage sous-entend en effet de repousser sur un tiers l’ensemble des responsabilités liées, notamment, à ce que vont devenir les produits après usage.
Avec ses partenaires, Leasecom peut donc apporter des solutions à l’ensemble de ces utilisateurs. Mais pour cela, il lui faut respecter un certain nombre de critères sociétaux et environnementaux, les plus grosses entreprises étant en effet très attentives à ces aspects. Il nous faut aussi poursuivre la digitalisation de nos processus, grâce à des outils en amont et des applications… Nous savons par exemple que nous serons obligés de mettre en place, d’ici 2025 je pense, la facturation automatisée. Tout ceci va contribuer à harmoniser les processus des différents acteurs du marché.
Quelles sont les organisations les plus sensibles à votre approche ?
L. D. Les collectivités sont très sensibles à notre approche. La loi AGEC – loi anti-gaspillage pour une économie circulaire – impose depuis le 1er janvier 2021 à l’État, aux collectivités territoriales et à leurs groupements d’acheter des biens issus du réemploi, de la réutilisation ou qui intègrent des matières premières recyclées dans des proportions de 20 à 100 % selon le type de produit.
Certaines certifications ISO obligent également les entreprises à suivre ce que deviennent les équipements qu’elles louent. Certains de nos clients, qui ne savaient pas que nous garantissions cette traçabilité, ont renforcé leur collaboration avec nous en étendant leurs contrats de financement à davantage de produits. Nos partenaires sont également très friands de nos matériels d’occasion pour compléter les parcs de leurs clients ou pour faire de la maintenance sur ces équipements.
Vous renforcez les activités de votre centre technique de reconditionnement de Fresnes. En quoi consiste ce renforcement ?
L. D. Effectivement, nous avons changé de système d’information, nous avons automatisé les bancs et nous renforçons les équipes de notre centre technique de reconditionnement situé à Fresnes. C’est un département qui essentiel pour nous. En 2019, juste avant la crise sanitaire, nous avons traité 34 000 équipements sur ce site, dont 82 % étaient réutilisés, en grande majorité (90 %) sur le marché français.
Les chiffres clés de Leasecom
Nombre de collaborateurs : 207
Nombre de personnes travaillent dans le centre technique de reconditionnement de Fresnes : 15
Nombre de recrutement prévus en 2022 : environ 40 (dont alternants), principalement en création de postes de commerciaux (20 personnes)
Nombre d’agences : 9 (18 à fin 2022)