Kerlink, l’entreprise spécialiste des réseaux et solutions dédiés à l’IoT, participe à un projet de « smart agriculture » au Liban. Elle observe une demande accrue de connectivité dans ce secteur.
| Cet article fait partie du dossier « Agriculture : des hommes et des champs connectés »
Le Liban se lance dans la « smart agriculture » avec un premier projet IoT destiné au Domaine viticole du Château Kefraya, situé dans la plaine de la Bekaa. Des capteurs vont analyser les informations du terroir pour déterminer les conditions de croissance du vignoble et suivre la maturité du raisin. Pour élaborer cette solution, Libatel, le premier fournisseur de technologies de l’information et de la communication au Moyen-Orient et dans le Golfe, s’est allié en novembre dernier avec le spécialiste français de réseaux IoT Kerlink, ainsi qu’avec la société espagnole fabricante de capteurs Libelium, l’opérateur Ogero Telecom et l’École supérieure d’ingénieurs d’agronomie méditerranéenne.
Les données sur la topographie, le climat ou le sol sont surveillés pour classifier les parcelles sur les 300 hectares du vignoble et permettre au Château Kefraya d’anticiper les récoltes et de sélectionner les meilleurs raisins pour son vin haut de gamme. Ce projet IoT aidera ainsi les équipes à comprendre l’impact du sol sur la qualité du raisin.
Concrètement, les capteurs de Libelium sont connectés au réseau Lora par les stations de Kerlink afin d’acheminer les données sur les serveurs d’Actility et de Libatel. Avec cette initiative, le Château Kefraya entend passer d’une gestion humaine à automatisée du vignoble. « L’IoT n’est pas là pour se substituer à l’humain, mais pour l’aider dans la prise de décision », souligne Stéphane Dejean, chef marketing de Kerlink. « La collecte automatique des données nous permet d’obtenir des informations en temps réel, d’élargir nos connaissances et de mieux gérer notre temps et nos ressources », explique un représentant du Château Kefraya.
« L’agriculture s’oriente vers un modèle de précision »
Kerlink observe que l’agriculture est un secteur avec de forts besoins IoT et où les développements sont variés. « Le spectre est large, cela va du monitoring de températures à l’élevage. Nous avons identifié une centaine de cas d’usages différents à partir de nos stations », rapporte William Gouesbet, cofondateur et PDG de Kerlink, en précisant que dans chaque cas, le réseau est un élément clé. « Avec les enjeux climatiques et l’essor de l’IoT, l’agriculture s’oriente vers un modèle de précision, plus productif et performant », ajoute-t-il. L’entreprise collabore par exemple en Nouvelle-Zélande avec l’opérateur Spark sur des projets de fermes intelligentes.
Dans l’élevage, Kerlink coopère avec la société Medria sur le contrôle de la santé des bovins. Plus de 300 000 bovins sont équipés de capteurs surveillant le vêlage et le sevrage des veaux. Les fondateurs du capteur affirment que la technologie pourrait réduire le taux de mortalité des bovins de 80%. Les données sont acheminées via les 400 stations de Kerlink déployées par Medria en Europe et aux États-Unis.
L’IoT, un marché prometteur
L’entreprise spécialiste des réseaux et solutions IoT constate que la mise en place de plateforme connectée est devenue un enjeu pour les agriculteurs. Elle a mis en place deux nouvelles business unit afin d’élargir son offre avec des services supplémentaires, notamment du reference design, indiquant aux entreprises les composants à utiliser pour rendre les objets communicants.
Fondée en 2004 à Thorigné-Fouillard (Ille-et-Vilaine), Kerlink affiche en 2017 un chiffre d’affaires s’élevant à près de 25 millions d’euros, dont 52% est réalisé à l’international. « Notre objectif est d’atteindre 70 millions d’euros de chiffres d’affaires en 2020, annonce William Gouesbet. Le marché de l’IoT est très prometteur. » L’entreprise, qui compte plus de 330 clients, affine son procédé la géolocalisation par triangulation via ses antennes, utilisé par des opérateurs téléphoniques. Elle intervient également en Inde où elle a conclu un contrat avec Tata pour le déploiement de 10 000 stations, afin de faire bénéficier du réseau Lora à plus de 400 millions de personnes.
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