Grande lauréate 2016 des International Awards (iiAwards) de la Ville de Paris remis aujourd’hui en fin d’après-midi, la start-up allemande Green City Solutions (GCS) est récompensée pour son CityTree, capable de réduire la pollution de l’air de 30 % dans un rayon de 50 mètres.
L’actualité française de ces derniers jours, en matière de pollution de l’air dans les villes, ne pouvait (hélas) pas mieux tomber pour Green City Solutions (GCS) ! Cette start-up allemande remporte aujourd’hui les iiAwards 2016 de la Ville de Paris avec une innovation – le CityTree – qui permet justement de combattre ce fléau urbain, véritable enjeu de santé publique. Partenaire de ce prix, organisé par Paris&Co et 50Partners pour la ville, Alliancy, le mag fait également partie du jury depuis sa création il y a trois ans.
Selon un rapport de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) publié le 23 novembre 2016, la pollution de l’air provoque près de 500 000 morts prématurées dans l’Union européenne chaque année… Mieux encore, d’après un rapport de l’ONG américaine Nature Conservancy de début novembre, 4 dollars (3,6 euros) d’arbres plantés par habitant sauveraient chaque année entre 11 000 et 37 000 vies dans les villes. « Les arbres ne peuvent pas, et ne doivent pas, se substituer à d’autres stratégies d’assainissement atmosphérique, mais ils sont un puissant moyen de purifier et refroidir l’air, qui peut y être associé », relève l’ONG, forte de son analyse de la situation dans 245 des plus grandes métropoles du monde.
CityTree & Green City Solutions : les origines d’un succès
Green City Solutions, créée par quatre jeunes ingénieurs*, qui a déjà sa solution installée en test Place de la Nation à Paris, ne cesse d’ailleurs de remporter les distinctions. Récemment, elle décrochait le 1er prix du concours européen de start-up de l’EIT Digital Challenge, dans la catégorie Digital Cities. Un succès dû à son dispositif inédit qui purifie l’air des gaz à effet de serre à hauteur de 275 arbres et, en un an, peut compenser la pollution annuelle de 417 automobiles.
Couplé à d’autres solutions numériques, le CityTree fait surtout appel aux technologies big data qui permettent de croiser des jeux de données et tirer des enseignements à partir des informations collectées. Un véritable atout à l’heure où l’internet des objets réinvente la façon dont seront pilotées les villes de demain.
Le réaménagement de la place de la Nation avait été annoncé en décembre 2015. Jusqu’au printemps 2017, plus d’une cinquantaine de capteurs y sont installés pour optimiser la réorganisation des différents espaces. Le projet mené par la ville et Cisco se fait avec l’appui de nombreux partenaires, comme Placemeter, Green City Solutions, Breezometer, Bruitparif ou, encore, OpenDataSoft (dont la plateforme Big Data stocke l’ensemble des données collectées place de la Nation). « L’expérimentation de capteurs place de la Nation offre l’opportunité à tout un écosystème, incluant les services de la Ville, de tester des outils innovants pour concevoir et réaménager la Ville. Ces nouvelles méthodes permettront de construire une ville mieux adaptée aux besoins de ses habitants et évolutive dans le temps », explique ainsi Jean-Louis Missika, adjoint en charge de l’urbanisme, de l’architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l’attractivité, sur le site internet de la Ville de Paris.
Outre la capitale française, la start-up allemande a déjà installé ses murs végétalisés et connectés dans les villes de Dresde et de Klingenthal (Allemagne), à Oslo (Norvège) ainsi qu’à Hong Kong. Un CityTree coûte environ 25 000 euros, investissement qu’une ville peut amortir en s’en servant comme mobilier urbain, susceptible d’afficher de la publicité physique ou numérique via des écrans. Selon sa configuration, un CityTree peut également embarquer un point d’accès Wifi comme d’autres balises de communication, ou encore, une station de recharge pour vélos électriques ou téléphones portables…
* Dénes Honus (CEO) ; Victor Splittgerber (CTO) ; Liang Wu (CIO) et Peter Sänger (COO)
Ce qu’est le CityTreeDoté d’un panneau photovoltaïque pour alimenter son ordinateur embarqué, ce mur végétalisé se présente sous la forme d’un bloc de quatre mètres de haut par trois de large et soixante centimètres d’épaisseur. La mousse naturelle qui le recouvre sur ces deux façades absorbe les particules fines, le dioxyde d’azote et l’ozone, puis convertit l’ensemble en biomasse. Doté d’une multitude de capteurs, le CityTree collecte également des informations environnementales afin d’évaluer la baisse de pollution engendrée, qui peut aller, selon ses concepteurs, jusqu’à 30 % dans un rayon de 50 mètres. L’installation, autonome en eau (grâce à la récupération de l’eau de pluie) et en énergie, ne nécessiterait que très peu de maintenance par an. |
Retrouvez les 8 finalistes du concours iiAwards 2016
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