Chaque année, le DigiWorld Yearbook présente une analyse des dernières évolutions que connaissent les marchés des télécommunications, de l’internet et des médias, ainsi que les différents secteurs au cœur de la transformation numérique. La nouvelle édition vient de paraître.
Le sujet est tel que cette problématique fait d’ailleurs partie des « missions » de Mounir Mahjoubi, le tout jeune et Secrétaire d’Etat au Numérique du nouveau Gouvernement. « Il veille, en outre, aux droits et libertés fondamentaux dans le monde numérique, à l’éthique des technologies, à l’inclusion, l’accessibilité et la médiation numériques. », est-il ainsi indiqué dans sa feuille de route. Un sujet politique majeur qui avait également fait l’objet d’un rapport gouvernemental il y a quelques mois.
L’Europe est passée sous la barre des 25 % (un quart seulement) du marché mondial l’an dernier.
Des scénarios pour 2025
L’Idate DigiWorld a par ailleurs construit quatre scénarios différents impliquant des chaînes de valeur recomposées :
1. Service client premium dans un scénario Club : C’est par exemple le système d’abonnement Amazon, Tout est inclus, mais ce modèle fermé reste très encadré…
En 2017, le congrès international Digiworld Summit, se déroulera du 14 au 16 novembre au Corum de Montpellier.
2. Technologies de pointe modulaires dans un scénario Tech : plus ouvert, modulaire, transparent…. à la Wikipedia, c’est-à-dire décentralisé en termes de technologies.
3. Optimisation forcenée des coûts dans un scénario Low Cost : Uber, Iliad, Netflix… Moins de techno, tout est simplifié, mais peu d’échanges de données et beaucoup de technos ouvertes. C’est la « softwarisation » de l’économie à tous les niveaux (service client, infrastructure…).
4. Cocon ultra-sécurisé dans un scénario Shield: Securitas, American Express, Apple… On a vraiment peur, on s’éloigne de services qui utilisent beaucoup de données. Par exemple, Apple vient d’abandonner sa régie publicitaire.
SFR Presse, le nouveau modèle à suivre ?
Alain Weill, interrogé par Philippe Escande du Monde, n’a pas mâché ses mots lors du Digiworld Future, au sujet du futur de la presse dans une économie de plus en plus « numérisée ».Pour le patron de SFR Media, le modèle économique et industriel de la presse papier est tout simplement « condamné » !
Propriétaire de plusieurs titres papier et web (BFM, RMC, Libération, L’Express…), celui qui a récemment lancé le service « SFR Presse », considère que si on peut « diffuser des informations d’aussi bonne qualité en se passant de papier, finalement, pour les entreprises de presse, ce n’est pas plus mal »… En résumé, le papier, l’impression (outil industriel) et la distribution coûtent cher, donc autant mieux s’en passer.
Pour Alain Weill, la presse va dans le mur. Son argument : « Il n’y a pas un journal papier qui connaisse la croissance » et de citer les derniers chiffres de la presse américaine parus dans Les Echos du matin, qui ne cessent de baisser… Selon le dirigeant, c’est une « évidence » que les médias et les télécoms fonctionnent ensemble. « Avec SFR Presse, on veut devenir la première plateforme de distribution des journaux en France, a-t-il poursuivi. Nos abonnés en sont très satisfaits. C’est le début d’une solution, même si ce n’est pas la solution définitive. Mais le kiosque digital, c’est un vrai plus… pour les abonnés. » A tel point que les concurrents s’y mettent aussi (Bouygues, Canal+) et bientôt Orange. « Nous sommes condamnés à trouver les solutions avec les éditeurs », a-t-il conclu.