L’incubateur parisien Agoranov a signé un Memorandum d’accord de coopération à Tunis avec AfricInvest, un des principaux capital investissement en Afrique à l’occasion de la visite du Premier Ministre Edouard Philippe pour les Rencontres Africa France. En vue : la création d’un réseau d’incubateurs en Afrique.
Mulltiplier les hub d’innovations en Afrique…. tel est le but du deal que vient de signer ce 5 octobre la société de capital investissement Africinvest basée à Tunis avec l’incubateur francilien Agoranov en présence de Frédérique Vidal en déplacement en Tunisie comme le Premier ministre Edouard Philippe à l’occasion des rencontres Africa France 2017.
Le projet consiste à créer dans plusieurs pays un réseau d’incubateurs à partir des réseaux africains d’Africinvest et de l’expérience éprouvée d’Agoranov.
Fondé par l’Université Pierre et Marie Curie, Dauphine, le réseau Paristech ou encore l’Inria, Agoranov basé Boulevard Raspail à Paris est l’ un des plus anciens incubateurs français. Parmi les stars sorties de ses rangs figure notamment la licorne Criteo aujourd’hui cotée au Nasdaq
Concernant le projet, dont le nom n’est pas encore choisi, la première étape passe par la création à Tunis par Africinvest d’un incubateur qui doit servir de “pilote” pour le projet, indique Ziad Oueslati, associé partenaire d’Africinvest, interrogé à Tunis à l’occasion des Rencontres Africa 2017.
Concrètement une association ad-hoc et une société sont déjà en cours de mise en place en Tunisie pour porter la structure et conduire le recrutement de la petite équipe dédiée.
L’idée est de travailler avec Agoranov sur les aspects très concrets du programme (architecture, mentorats, etc…) et de créer ensuite des ponts entre Paris et Tunis et au delà vers toute l’Afrique.
Pour Jean-Michel Dalle, directeur d’Agoranov « Ce partenariat représente une très belle initiative pour consolider les échanges économiques, stratégiques et académiques entre acteurs de l’innovation des deux pays et des deux continents. Nous sommes très fiers qu’Agoranov, incubateur soutenu par le ministère français de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, ait été choisi par Africinvest pour l’accompagner dans ce projet. ».
Selon l’accord, un expert d’Agoranov sera ainsi détaché à plein temps pendant presque une année pour aider à travailler sur le contenu et aussi développer peu à peu les échanges entre les différentes sociétés incubées en France par Agoranov et l’écosytème d’Africinvest.
C’est à l’issue de cette phase initiale, qu’un réseau d’incubateurs devrait être déployé, outre Tunis, à Nairobi, Lagos et plus tard Le Caire, voire Casablanca.
“Ce ne sera pas un incubateur classique, Nous voulons déployer du co-working de l’incubation sur tout type de projet pas seulement dans les technologies de l’information”, note Ziad Oueslati.
L’une des idées est par exemple de former des gestionnaires de fonds de venture-capital pour ainsi pouvoir démultiplier l’impact de la structure. « On peut imaginer cibler une vingtaine de personnes, les former et mettre des fonds à leur disposition pour qu’ils investissent ensuite en Afrique, » expose Ziad Oueslati.
Une bon moyen pour Africinvest de suivre au plus les meilleurs initiatives des jeunes entrepreneurs africains dans un domaine où les initiiaves et « hub » technologiques se multiplient.
Créé en 1994 depuis la Tunisie, Africinvest est un des pionniers du capital investissement en Afrique. Avec en portefeuille environ 140 lignes actives il est soutenu à la fois par de grandes institutions financières et des capitaux privés européens type « family office ». Mais il opère peu sur les petits tickets (moins de 1 million d’euro) ou sur le seed capital d’où cette initiative.
Mais le projet avec Agoranov indique Africinvest s’inscrit, avant tout, dans son activité RSE et non dans une optique « for profit ». Le fonds prévoit de consacrer « pas très loin de 1 million d’euros » dans ce projet.
Africinvest devrait solliciter pour celui-ci le soutien d’organismes financiers comme Bpifrance ou Proparco.
Quant au partenariat avec Agoranov, il n’est pas exclusif. Pour diversifier les approches, Africinvest pourrait à l’avenir chercher à renforcer ce projet avec des opérateurs de l’amorçage en Californie, dans le nord de l’Europe, voire en Asie