La Ville de Montpellier a misé sur le suivi quotidien de sa consommation énergétique pour optimiser sa gestion et en maîtriser les coûts.
>> Cet article est extrait du hors-série « Le Numérique en Pratique », l’IoT téléchargez-le !
Classée troisième smart city de France par le média Maddyness et dotée d’un des meilleurs ratio coût énergétique par habitant, Montpellier s’est engagée à réduire son empreinte carbone en diminuant ses consommations et sa dépendance aux énergies fossile. Son maire, président de la métropole Philippe Saurel s’engageant pleinement dans la transition énergétique sur son territoire, notamment en utilisant massivement du bois énergie local pour ses réseau de chaleur urbains.
Pour atteindre ces objectifs tout en répondant aux demandes des élus exigeants une baisse des dépenses, Michel Irigoin, responsable énergie de la Mairie de Montpellier, a cherché à optimiser la gestion de l’énergie des installations municipales. « C’est un sujet que nous surveillons depuis longtemps ; 180 de nos 300 chaufferies sont par exemple déjà en télégestion. Mais pour aller plus loin alors que nous avons une multitude de points de livraison, nous avons choisi d’adopter une solution dédiée à nos métiers », explique-t-il. Montpellier a ainsi adopté la plateforme big data de maîtrise de l’énergie de la société Energisme.
Cette plateforme permet à l’équipe de la Mairie de suivre quotidiennement les consommations. « Nous contrôlons la courbe de charge électrique afin qu’il n’y ait pas d’anomalies, notamment la nuit ou le week-end », souligne Michel Irigoin. La solution d’Energisme lui permet surtout d’agréger toutes les factures des installations et de centraliser l’information aux mains d’une seule personne pour en optimiser le traitement et analyser la répartition des 9 millions d’euros du budget public.
La clé de réussite, une fine connaissance des informations techniques
La coopération entre élus et énergéticiens s’est avérée efficace pour chasser les anomalies et les sources de
gaspillage. « Auparavant, nous entrions toutes les données sur des feuilles Excel, ce qui pouvait être source d’erreurs. L’automatisation nous fait gagner du temps pour que l’on puisse se concentrer sur la détection des problèmes, les tarifs mal positionnés ou les fuites d’eau représentent notamment plusieurs dizaines de milliers d’euros par an », raconte Michel Irigoin. La solution numérique en est à sa phase finale de déploiement. La seule attention pour le personnel est de veiller au transfert des données extraites au bon format sur la plateforme.
Maîtriser les questions énergétiques requiert une fine connaissance des informations techniques. « Il faut agir de la même manière que ce que l’on fait chez soi en établissant des règles et chauffer là où il faut, quand il le faut, pas plus qu’il ne le faut.
De nombreuses villes n’ont pas conscience de ce qu’elles consomment et ne savent donc pas comment faire des économies », observe Michel Irigoin, qui rappelle qu’un degré supplémentaire en hiver correspond à 10% de plus sur la facture. Engagée dans une démarche de responsabilisation, la Ville a créé une agence locale de l’énergie et du climat afin de sensibiliser les citoyens et les entreprises. « C’est à tout à chacun de devenir acteur de ses consommations », affirme Michel Irigoin, qui a réalisé 67 millions d’euros d’économies depuis 1985 et les premières mesures de gestion de l’énergie.
Une nouvelle dimension dans la gestion avec Linky
Pour Montpellier, l’IoT représente ainsi un moyen d’accélérer sa transition énergétique. La Ville voit l’installation des compteurs communicants comme un instrument ouvrant « une nouvelle dimension » avec l’apport de données en temps réel dans la maîtrise de l’énergie : maîtriser l’énergie c’est maîtriser l’information.
De nombreuses villes ont aussi cet impératif d’améliorer leur gestion énergétique tout en réduisant leurs coûts de fonctionnement. Mulhouse, Bordeaux ou Canne se sont également emparées de cette question.