Meet-up 2020 : travailler ensemble pour améliorer la relation IT/métiers 

Alliancy ConnectDans le cadre de son guide « Numérique en pratique », Alliancy a organisé ce mardi son deuxième « Meetup » : une soirée exclusive qui donne l’occasion aux décideurs d’échanger et approfondir la question de la relation IT/métiers. 

guide numérique en pratique

Découvrez le guide « La Nouvelle relation IT/Métier : où en sont les organisations ? » Téléchargez-le pour lire les témoignages de DSI et l’analyse de l’enquête. 

 

La soirée Meet-up du 4 février 2020 a été organisée dans les locaux d'Alliancy.

La soirée Meet-up du 4 février 2020 a été organisée dans les locaux d’Alliancy.

Il est 19 heures, les premiers convives s’installent dans les locaux d’Alliancy. Les sièges sont disposés en forme collégiale pour accueillir au centre deux experts de la relation IT/métiers. Christophe Huerre d’une part, directeur des systèmes d’information du groupe Thales et Ludovic Donati d’autre part, directeur de la transformation numérique du groupe Eramet, spécialisé dans l’extraction de minerais et les alliages haute performance pour l’aéronautique, le nucléaire …

“Merci à tous d’être venus parmi nous ce soir, lance Sylvain Fievet, directeur de publication d’Alliancy. Nous sommes heureux d’inaugurer la deuxième édition du Numérique en pratique en partenariat avec ServiceNow. Pour mesurer les enjeux de gouvernance entre IT et métiers, nous avons réalisé une enquête approfondie, autant qualitative que quantitative et auprès d’une centaine d’organisations.”

“La relation entre les équipes IT et métiers est un des piliers de la remise en question systémique que vivent vos organisations, ajoute Catherine Moal, rédactrice en chef du média. La transformation que nous vivons tous est en effet moins technologique qu’organisationnelle.”

De gauche à droite : Catherine Moal, rédactrice en chef d'Alliancy, Sylvain Fievet, directeur de publication d’Alliancy et Bruno Buffenoir, Area vice president - France de Service Now.

De gauche à droite : Catherine Moal, rédactrice en chef d’Alliancy, Sylvain Fievet, directeur de publication d’Alliancy et Bruno Buffenoir, Area vice president – France de ServiceNow.

« Les frontières entre ceux qui délivrent les services et les personnes qui les consomment sont de plus en plus difficiles à déterminer, complète Bruno Buffenoir, Area vice president – France de ServiceNow. Il y a très grosses demandes de la part des métiers pour voir comment la technologie peut améliorer leur quotidien. »

Un enjeu primordial de desilotage

Ludovic Donati explique d’emblée que la transformation de son groupe est une tâche ardue, étant donné qu’il opère sur toute la chaîne de valeur des minerais jusqu’à leur utilisation finale, notamment dans la construction d’avions. Une tâche d’autant plus compliquée dès lors que les géologues sont implantés à travers le monde comme en Argentine, au Gabon et en Nouvelle-Calédonie. 

“En 2017, la direction a compris l’importance de la transformation et j’ai immédiatement changé de poste pour m’occuper de la stratégie de transformation du groupe, précise-t-il. Et pour pallier la différence de perception entre ce que souhaitaient les métiers et ce que la DSI pouvait apporter, nous avons réunis nos géologues devant notre DSI. L’objectif était d’identifier comment la technologie pouvait nous rendre plus performant”.

« L’IT et les métiers ont pendant longtemps été silotés… constate Christophe Huerre. L’objectif aujourd’hui est de se fixer des objectifs de productivité et de croissance tout en conservant une gouvernance commune.“ Chez Thales, le desilotage a été grandement facilité par la création en 2017 d’une Digital Factory. Au total, 200 salariés au service de la transformation numérique de Thales et de ses clients à travers l’ensemble des entités du groupe. “Les chevau-légers de notre Digital Factory ont permis à Thales de prendre conscience du potentiel de création de valeur lié à la technologie et l’optimisation des systèmes d’information”, explique Christophe Huerre. 

Pour Ludovic Donati, ce desilotage se traduit aussi par les investissements. Aujourd’hui, il est plus facile de faire passer les demandes d’investissements auprès du Comex, l’IT justifiant plus facilement de l’intérêt d’investir dans telle ou telle technologie, tout en la validant au préalable auprès des métiers.

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Ludovic Donati, directeur de la transformation numérique du groupe Eramet et Christophe Huerre, directeur des systèmes d’information du groupe Thales

Ludovic Donati, directeur de la transformation numérique du groupe Eramet et Christophe Huerre, directeur des systèmes d’information du groupe Thales

Pas de transformation sans embarquer les métiers

“Nous ne pouvons pas être crédibles si les collaborateurs ne sont pas équipés avec de bons outils informatiques”, affirme Ludovic Donati. Christophe Huerre partage cet enjeu de crédibilité : “Il faut montrer une amélioration tangible et réelle pour dépasser le problème de fragmentation des métiers et démontrer que si nous ne parvenons pas à mettre de l’ordre dans cette transformation, nous n’arriverons jamais à un niveau de service prévisible, déterministe et pérenne.” Ce dernier explique l’intérêt de mettre en place des programmes de compréhension et d’agilisation de l’entreprise pour atteindre les autres fonctions par effet concentrique.

“Tout le monde parle d’agilité mais souvent les gens confondent avec bazar”, nuance Ludovic Donati. Les gens veulent tout, tout de suite. Mais il faut d’abord acculturer sur ce qu’est le digital et tordre le modèle agile pour qu’il nous corresponde.” Véronique Karcenty, directrice de l’infogérance et du soutien aux utilisateurs chez Orange, pointe la difficulté gérer ces problématiques notamment d’un point de vu gestion des compétences. “Le mode agile devient un mot valise et nous devons expliquer que c’est bien une transformation contraignante”. Ludovic Donati rejoint cet avis en expliquant les difficultés du passage à l’échelle. Même constat du côté de Thales.

Numérique en pratique guide “Les RH ont un rôle à jouer dans cette transformation, complète Nicolas Nelson, DSI d’Air France. Il y a une certaine cohabitation entre l’ancien et le nouveau monde : notre service RH adopte des processus de management mixte, entre suivi personnalisé par des managers et auto-évaluation. Cette agilisation a permis de créer une proximité entre l’IT et les métiers”.

 “La DSI c’est la gestion de la complexité, ajoute Ludovic Donati. Mon rôle aura réussi lorsque ce dernier n’existera plus et quand il ne restera que le pôle data science avec un modèle moins pyramidal.” Il évalue ce progrès à mesure que les métiers commencent à se tourner vers lui.

Un clivage entre client et fournisseur persistant ?

“Je remarque que même avec plus de technologie, le clivage entre client et fournisseur ne disparaît pas… comment faire ?” interroge Frédéric Novello, DSI de Transilien chez SNCF.

“L’idée est de définir les objectifs de transformation et les fonctions business et métiers qui seront concernés, répond Christophe Huerre. Il faut déterminer la valeur et les noeuds d’investissement, aligner un certain nombre de responsables fonctionnels et dès lors que cela devient transversal, la relation entre client et fournisseur devient d’égal à égal.” Pour lui la plateformisation du SI est une réalité et il faudra être capables de former des métiers capables d’intégrer cette complexité. 

“Chez nous, la direction de la transformation porte des budgets en lien avec les métiers et les DSI, poursuit Ludovic Donati. Par exemple, pour l’analyse des données des trains qui transportent les minerais au Gabon, nous avons co-construit avec le fournisseur un outil sur tablette qui permet aux métiers d’interagir et faire partir les trains à temps. Les gens étaient frileux au début, voire imperméables à l’IT mais le fait d’investir a permis de faire l’exemple et acculturer.” 

“Nous assistons à une plateformisation de l’IT car tout le monde n’utilise pas les mêmes outils… conclut Bruno Buffenoir, Area vice president – France de ServiceNow. Il faut favoriser ce foisonnement plutôt que le contraindre tout en préservant de la cohérence.” Selon lui, il est important d’établir un référentiel commun pour arbitrer en termes de moyens et enfin uniformiser les projets pour obtenir une vision globale de sa transformation. “C’est d’ailleurs ce que nous proposons chez ServiceNow, une plateforme avec un tableau de bord qui recense toutes les transformations en cours. Elle permet de mettre plus vite en production et d’automatiser la gestion proactive des changements.”

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