À en juger par le nombre croissant d’entreprises qui migrent vers le Cloud et ne jurent que par cette plate-forme pour le stockage, le Cloud a assurément le vent en poupe.
Le Cloud présente des avantages évidents par rapport aux méthodes de stockage traditionnelles. Cependant, il serait simpliste de penser qu’une stratégie de stockage moderne se limite à choisir un média au détriment d’un autre. La question est plus de savoir comment combiner ces deux approches. La bande et le Cloud doivent coexister pour garantir la fiabilité des solutions de stockage. L’image traditionnelle que l’on se fait du stockage sur bande ne joue pas en sa faveur. Pourtant, avec l’essor de cyberattaques toujours plus sophistiquées, la bande a encore un rôle à jouer en tant que média hors ligne.
Usage conventionnel de la bande
Pendant des années, la bande a principalement été utilisée pour les sauvegardes hors site et la rétention à long terme. Aujourd’hui, cet usage soulève un certain nombre de défis. Par exemple, la gestion des bandes est une opération lourde. Leur manipulation physique et leur entreposage dans des endroits poussiéreux peuvent avoir un impact sur leur fiabilité. Pour restaurer les données, il faut récupérer les bandes sur leur lieu d’entreposage, les charger dans la bibliothèque et effectuer des recherches. Un processus qui peut se révéler lent et complexe.
Pour remédier au problème, de nombreuses entreprises se tournent vers le stockage dans le Cloud. Le Cloud public est une solution de stockage hors site efficace pour la reprise après incident, qui facilite la restauration des données. Il accélère le déploiement d’applications virtualisées, ce qui permet de rétablir plus rapidement le service aux utilisateurs en cas d’incident. Ce n’est toutefois pas une raison pour éliminer la bande de l’environnement de stockage. Si l’on considère la prolifération des cyberattaques et l’importance de la protection des données, abandonner les stratégies de stockage mixtes n’est pas une décision judicieuse.
Mutation de la cybercriminalité
Les cyberattaques sont aujourd’hui le sujet de toutes les conversations. Equifax figure parmi les récentes victimes d’actes de piratage informatique retentissants, et des ransomwares tels que SamSam et NotPetya ont défrayé la chronique. Pour mettre les choses en perspective, il faut savoir que le préjudice annuel de la cybercriminalité devrait atteindre 6 milliards de dollars d’ici 2021.
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En matière de stockage des données, la meilleure pratique a longtemps été de suivre la règle du « 3‑2‑1 » qui consiste à conserver trois copies des données, sur deux types de médias différents, dont une hors site. Mais face à la gravité des cybermenaces actuelles et aux coûts potentiels liés à la reprise d’activité, cette pratique doit évoluer, tout comme l’a fait la cybercriminalité. Aussi la nouvelle règle du « 3‑2‑1‑1 » doit-elle remplacer l’ancienne. Cette règle repose sur la conservation de trois copies des données, sur deux types de médias différents, dont une copie hors site et une copie hors ligne. Après tout, même si les éditeurs de logiciels de sauvegarde sont peu enclins à gérer la bande pour des raisons commerciales, ils en sont tous capables. La bande est donc une méthode de stockage viable des données dans un monde où la sécurité est plus que jamais menacée.
Utilisation de la bande en tant que véritable média hors ligne
Dans le monde du stockage, la bande constitue un média de stockage véritablement hors ligne. Il s’agit de la meilleure option de stockage hors ligne dans la mesure où les données et fichiers stockés sur bande LTO ne sont connectés à aucun réseau. Excepté lors de l’exécution d’opérations. Le stockage hors ligne des bandes dans une librairie, au sein d’un environnement sécurisé et protégé, les préserve des cyberattaques touchant le réseau.
Avec cette nouvelle stratégie de sécurité, les sauvegardes sont copiées sur bande et conservées dans une librairie sur site sous forme de « copies hors ligne sécurisées » en vue d’une protection contre les malwares. Il en résulte non seulement l’élimination des coûts associés à des services d’entreposage tiers, mais aussi des avantages financiers majeurs puisque la bande est le média le plus économique.
En fin de compte, l’intérêt de la bande réside moins dans la possibilité de stocker les données hors site que dans celle de les conserver hors ligne. La protection hors ligne des données est essentielle pour se prémunir contre les ransomwares et autres types de malwares. Et dans ce domaine, la bande est la méthode la plus efficace et la moins onéreuse. Les besoins en stockage se sont transformés ces dernières années et, au lieu de disparaître, la bande a vu son rôle évoluer. En tant que média hors ligne, elle reste la meilleure protection contre les formes émergentes de cybermenaces et répond parfaitement aux besoins en stockage à long terme, ce qui en fait une solution pérenne pour les entreprises.