L’école 18.06 : un nouvel outil pour bâtir la souveraineté française

Dès octobre 2025, l’École 18.06 ouvrira son premier campus à Molsheim. Avec des formations en numérique, sciences politiques et stratégie, elle veut former une nouvelle génération de décideurs capables de répondre aux défis de souveraineté.

Face à la domination technologique américaine, l’heure n’est plus à la dépendance. En 2025, la souveraineté passe aussi par les bancs de l’école. Un nouvel établissement compte bien s’ajouter à l’arsenal de notre indépendance dès la rentrée universitaire d’octobre : l’école 18.06, installée à Molsheim en Alsace. Un clin d’œil à l’appel du 18 Juin déclamé par le général de Gaulle, qui semble rappeler l’urgence à réagir face à l’omniprésence des technologies outre-Atlantique. Pensée comme un outil de souveraineté, elle proposera six cursus : deux bachelors (informatique et sciences politiques) et quatre mastères (intelligence artificielle, cyberdéfense, diplomatie d’affaires, renseignement). Sa pédagogie, fondée sur le présentiel, valorise l’interdisciplinarité. Les étudiants en numérique suivront des enseignements en sciences politiques et inversement. Objectif : faire émerger des profils capables de comprendre les enjeux complexes d’un monde en mutation et d’agir concrètement. « Nous voulons former des stratèges », résume Sébastien Dhérines, président de l’école.

De gauche à droite :

Cyril Bertschy, responsable des offres publiques et souveraines chez Adista ; Bruno Studer, ancien député de Strasbourg, membre du Conseil Scientifique ; Dr. Cyril-Alexandre Pachon, Directeur des études de l’École 18.06 Sébastien Dhérines, Président de l’École 18.06

Un tremplin vers l’emploi stratégique

Outre la formation d’ingénieurs sensibilisés à l’urgence d’une souveraineté technologique, il s’agit d’éduquer les décideurs de demain. Après quatre ans à la tête de l’école Hexagone, Sébastien Dhérines a bien compris le manque d’influence des ingénieurs en sortie d’école sur les décisions des DSI. Avec son nouveau projet 18.06, le fondateur souhaite injecter des cerveaux tournés vers la souveraineté au sein des sphères décisionnaires. Pour cela, l’école mise sur des partenariats forts, connectés à un réseau d’acteurs publics et privés. Les “masterclasses” mettront les étudiants face à des problématiques réelles soumises par des entreprises ou des institutions. En groupes mixtes, ils auront un mois pour proposer une solution. Cerise sur le gâteau, les meilleurs projets seront financés pour être développés. Située à 200 mètres de la gare, l’école offrira aussi des logements rénovés à prix modéré (250 à 300 €). Et les débouchés sont là : selon Cyril Bertschy, dirigeant chez Adista, « les profils formés à 18.06 seront très recherchés dans les métiers du numérique et de la stratégie à l’horizon 2030 ». Les candidatures sont d’ores et déjà ouvertes.