Les 5 faits à retenir du baromètre du numérique de l’ARCEP 

 

Mercredi 19 mars, l’ARCEP a révélé son baromètre annuel du numérique. Fracture numérique, nouvelle ère de l’addiction, conscience environnementale, IA et Cloud, voici les cinq points à retenir de cette 25ᵉ édition. 

 

“Internet éclaire nos décisions, alimente nos réflexions sur tous les grands enjeux de transformation. Ce rapport de l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques (ARCEP) révèle notre perception de l’évolution de son usage et guide toujours nos politiques publiques”, a déclaré Clara Chappaz en ouverture de la présentation du baromètre du numérique par l’Autorité de régulation, des Postes et de la distribution de la Presse. Cette année, le rapport annuel fête ses vingt-cinq ans et marque d’autant plus l’évolution du numérique sur cette génération. En 2000, 17 % des Français utilisaient Internet dans leur quotidien. Aujourd’hui ce chiffre atteint les 94 %. Si, depuis vingt-cinq ans, la fracture numérique reste un enjeu de taille, l’ARCEP a depuis mis en lumière de nouveaux enjeux : impact environnemental, addiction au numérique, explosion de l’usage de l’IA, et, dernièrement, la gestion du cloud.  

 

Une fracture numérique persistante malgré sa réduction 

 

Premier fait marquant pour l’ARCEP, “la France est un pays de plus en plus connecté”, mais des inégalités subsistent. En effet, 84 % de ses habitants utilisent Internet quotidiennement. Ce chiffre s’explique non seulement par l’augmentation de la couverture Internet du territoire et mais aussi par l’amélioration de la qualité du réseau mobile. Aujourd’hui, 75 % des abonnés à Internet utilisent la fibre, preuve du rattrapage des communes de moins de 20 000 habitants en matière de réseau. Mais qu’en est-il des 16 % à la marge ? Dans un contexte où la dématérialisation prend une grande part, la plupart considère que le numérique complique ou n’a pas d’effet sur leur quotidien. Clara Chappaz a annoncé faire de l’inclusion numérique l’une de ses priorités politiques. 

 

Une prise de conscience des enjeux environnementaux 

 

Ensuite, la notion de durabilité dans l’usage du numérique prend davantage d’ampleur en France, de même que la prise de conscience de l’impact du numérique. À ce jour, chaque foyer dispose d’environ 10 équipements avec écran, dont deux restent inutilisés et pourraient être recyclés ou vendus. Les smartphones en particulier sont conservés après utilisation par plus de la moitié de la population. Toutefois, Pour la première fois, le renouvellement prématuré des smartphones diminue. En 2020, seulement 16 % des Français conservaient leur smartphone plus de trois ans, ils sont désormais plus d’un quart (27 %). Pour autant, leur réemploi reste faible, avec 22 % de rachat reconditionné ou d’occasion, contre 78 % d’achat de smartphone neuf.

 

Une nouvelle ère de l’addiction au numérique 

 

En termes de rapport aux nouvelles technologies, “nous entrons peut-être dans une nouvelle ère de l’addiction au numérique, mais ce n’est pas une fatalité”, a rappelé Laure de la Raudière, présidente de l’ARCEP. Le temps d’écran moyen des Français équivaut à quatre heures par jour, soit un quart du temps éveillé. Ce chiffre s’alourdit chez les 17-24 ans, dont 20 % y accordent plus de cinq heures par jour. Pourtant, la moitié de la population française estime passer trop de temps. 65 % des utilisateurs de smartphone ne peuvent se passer de cet outil plus d’une journée, et pour 37 % d’entre eux, impossible de passer plus de quelques heures sans smartphone. Des chiffres qui interpellent l’ARCEP qui s’inquiète de l’impact sur le temps d’attention et de l’émergence d’addiction. 

 

L’usage de l’IA en pleine croissance 

 

S’ajoute à tout cela, l’utilisation de l’IA qui, en seulement un an, a littéralement explosé : avec seulement un cinquième des Français concernés en 2023, contre un tiers cette année. Les plus grands utilisateurs restent les 18-24 ans (77 %). Rien d’étonnant puisque l’enseignement pousse à son utilisation avec des étudiants, dès le collège, connectés aux Espaces Numériques de Travail (ENT) pour y trouver notes ou devoirs. Et cela, sept jours sur sept. En revanche, les craintes envers l’IA persistent, spécialement concernant son impact sur l’emploi : 62 % considèrent l’outil comme une menace et, sur la création artistique, 53 % voient l’IA comme une menace. Un constat alarmant en comparaison avec la perception de l’informatique et de l’Internet en 2008, considéré comme une chance par une grande majorité. 

 

Le cloud, une nouvelle compétence de l’ARCEP 

 

Enfin, concernant la gestion du Cloud, l’ARCEP a développé une nouvelle compétence. L’Autorité incite à utiliser des cloud par choix et non pas par résignation. Or, la majorité des Français utilisent un cloud gratuit et fourni par défaut sur leur smartphone et / ou mail. Quant à ceux qui payent des services cloud, c’est le prix qui motive leur choix et non des questions de fonctionnalité ou encore de souveraineté.