Les achats des collectivités guidés par l’IA  

Au Salon des Maires et des Collectivités locales, Cédric Le Floch, directeur d’achat départemental, explique comment l’IA simplifie le travail des acheteurs publics, tout en détaillant les contours juridiques. 

 

“L’intelligence artificielle ne remplace pas l’acheteur”, affirme Cédric Le Floch, directeur d’achat du département du Calvados, qui utilise l’IA pour augmenter sa productivité lorsqu’il effectue les achats de biens et de prestations de services en vue de satisfaire les besoins d’une collectivité. Selon lui, le grand avantage du logiciel reste sa capacité rapide à traiter une grosse quantité de données. En devenant une sorte de manager, celui-ci génère une checklist de toutes ses tâches ou encore un chronogramme “pas très beau mais qui a le mérite d’exister”, précise le directeur d’achat.  

Mais “l’IA nous aide à rendre accessible la commande publique”, ajoute-t-il considérant qu’il s’agit là d’une des missions principales de l’acheteur public s’illustrant notamment par la création du Dossier de Consultation (DCE). Ce dossier, comportant tous les documents nécessaires à la consultation des entreprises intéressées par un marché public, peut être produit directement par une IA générative. Elle pourra ensuite le prendre en compte pour aider à identifier des fournisseurs et réaliser des sourcings lors du processus de recherche pour le recrutement. 

 

L’IA Act comme ligne de conduite 

 

“C’est justement durant cette phase de sélection de partenaires et de fournisseurs que les premiers enjeux juridiques font surface”, explique Aymeric Hourcabie, avocat expert en droit public. L’acheteur se doit de préciser si l’IA a participé au processus décisionnel et ce, depuis la mise en place de l’IA Act. Ce règlement européen classe les IA sélectionnant des offres et des partenaires comme des intelligences artificielles à haut risque, entraînant un devoir de transparence pour ses utilisateurs. “II faut garder un esprit critique sur les choix mis en avant par l’ordinateur, renchérit Cédric Le Floch puisque celui-ci peut être biaisé.” Le devenir des données fournies par l’acheteur public inquiète également, “il faudrait travailler en circuit fermé” complète-t-il.  

Enfin, alors que beaucoup de postes d’acheteur public restent non-pourvus, “se former à l’IA est vital pour les futurs candidats”, a conclu le directeur d’achat du Calvados.