La 8ème édition de l’Université de la Transition Numérique des Territoires établit un constat inquiétant : le désaveu de l’Etat face à son plan “France Très Haut Débit” se terminant en 2025. Les organisateurs de l’événement strasbourgeois, déjà dans la préparation du prochain plan de développement numérique, déplorent le renoncement du gouvernement.
Strasbourg a accueilli ce 15 et 16 octobre un événement autour des usages et des infrastructures numériques au service des territoires connectés et durables. Pour sa 8ème édition, le rendez-vous change de nom, passant de l’Université du Très Haut Débit à l’Université de la Transition Numérique des Territoires. Les organisateurs de l’événement, Idealco, Avicca et InfraNum, y ont notamment déploré dans un communiqué l’absence de ministres à cette édition. « Le portage politique du numérique a chuté d’année en année » déplore Patrick Chaize, Président de l’Avicca et sénateur de l’Ain.
Face à l’abandon de l’Etat, les efforts des collectivités
Alors que le plan France Très Haut Débit se termine en 2025, l’Etat n’a pas souhaité témoigner de son échec. Au lieu des 100% annoncés, l’Observatoire de la transition numérique des territoires estime qu’au « rythme actuel des déploiements, le niveau de couverture du territoire s’élèvera à environ 96 % du territoire en 2025 ». Le plan France Très Haut Débit, adopté le 28 février 2013, avait pour objectif, entre autres, de raccorder toutes les communes à la fibre, remplaçant ainsi le réseau cuivre vieillissant. Orange, propriétaire du réseau, a annoncé sa fermeture pour 2030, donnant ainsi aux collectivités un jalon incontournable dans cette transition numérique et technologique.
Si l’Etat communique toujours sur le sujet, Avicca, Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l’audiovisuel, déplore des “signes d’un renoncement à cet objectif” comme des “réduction des crédits budgétaires pour les collectivités porteuses de réseaux publics FttH”.
Un nouveau plan en manque d’engagements gouvernementaux
Ce sentiment est partagé par Infranum, la fédération engagée pour le développement des infrastructures numériques et partenaire de la connectivité des territoires, “On se sent un peu seuls pour porter l’engagement du gouvernement « , a indiqué Philippe le Grand, son président. Les problèmes pointés par une enquête de l’Observatoire notamment peinent à être résolus sans l’aide de l’Etat et l’attendre “s’apparenterait à croire au père Noël” déclare cyniquement Antoine Darodes, directeur des investissements transition numériques à la Banque des Territoires.
Pour tous ces acteurs travaillant main dans la main, une solution s’impose : refonder le pacte de la fibre dans les territoires grâce à un plan “France Numérique 2030”. Patrick Chaize invite le gouvernement absent à « engager ce chantier ».