Le rapport Gender Scan révèle la stagnation du nombre de femmes diplômées dans le numérique. L’étude mentionne une recrudescence du sexisme dans le milieu étudiant.
Alors que le gouvernement français a émis l’objectif de former 100 000 étudiants à l’IA d’ici à 2030, il est possible que la majorité soit des hommes. En effet, l’étude Gender Scan note des discriminations de genre dans le secteur du numérique. En 2021, les femmes représentaient seulement 19% des diplômés dans le numérique, soit deux points de moins que la moyenne européenne, un chiffre qui n’a pas bougé depuis 2019. Dans le détail, le cabinet d’étude Global Contact note que « la féminisation des formations au numérique s’améliore un peu au niveau cycle court et licence, mais stagne ou se détériore dans les niveaux de formations en ingénierie ».
Le retour de biais sexistes
De manière générale, la proportion de femmes diplômées dans les formations scientifiques et techniques plafonne en France, selon une enquête publiée jeudi par le cabinet Global Contact, qui pointe la résurgence de biais sexistes les dissuadant d’intégrer ces filières. Le rapport estime que le premier frein à l’inclusion des femmes dans ces secteurs est lié à un retour des biais sexistes qui les détournent de ces filières.
Une mobilisation nécessaire
Plus de 40% des étudiantes interrogées disent avoir été découragées par des enseignants, l’entourage familial ou encore des amis. Pour plus de la moitié des étudiantes dans le numérique, ces remarques étaient liées à leur genre. « Les femmes sont moins bonnes en mathématiques » ou « on devrait arrêter de faire de la discrimination positive pour qu’elles intègrent des études d’ingénieur » font partie des phrases entendues par des étudiantes citées dans l’étude. Face à cette remontée des biais sexistes, les auteurs du rapport appellent à « la mobilisation des acteurs » et réaffirment « la nécessité de campagnes nationales d’informations » dès le collège.