Les réseaux sociaux est élevé au point que des pays européens alerte l’expert en comptabilité carbone Greenly. Dans une étude, ce dernier déplore les stratégies insuffisantes des plateformes pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Le numérique émet des quantités colossales de gaz à effet de serre. Même si aucun réseau social n’atteint les 373 Millions de tonnes (Mt) de CO2 émises par la France en 2023, les conclusions de l’étude de Greenly restent préoccupantes. Les plus gros réseaux sociaux, à savoir TikTok, YouTube, Meta (Facebook, Threads et Instagram) et X émettent autant de gaz à effet de serre (GES) que des pays européens. Faute à la consommation vorace d’énergies des data centers et des serveurs nécessaires aux fonctionnement des plateformes, notamment celles diffusant des contenus vidéos.
Les contenus vidéos en haut du classement
Le mauvais élève est sans surprise TikTok, avec ses 1,1 milliards d’utilisateurs utilisant quotidiennement l’application pendant 45,8 min en moyenne selon Greenpeace East Asia. L’organisation a critiqué le manque d’engagements environnementaux du réseau social malgré l’ouverture récente d’un data center 100% renouvelable en Norvège. L’expert en compatibilité carbone Greenly estime les émissions du réseau à environ 53,7M tCO2e, soit un bilan carbone aussi élevé que le Portugal (55 M tCO2e). Cadet du classement de Greenly, mais aussi deuxième réseau social le plus utilisé du monde, YouTube bénéficie des pratiques innovantes de Google comme le “carbon-intelligent computing”. Cette technologie décale le traitement de certaines tâches informatiques afin de maximiser l’utilisation des énergies renouvelables. Son PUE, un indicateur d’efficacité énergétique des datacenters, s’élève donc à seulement à 1,10. Les 14, 3M tCO2 émises par YouTube, qui s’apparentent aux émissions de GES de l’Estonie (14M tCO2e), devraient réduire dans le futur. Google s’est en effet engagé à atteindre 100% d’énergie décarbonée 24h/7j d’ici 2030.
Les énergies renouvelables comme axe d’amélioration
Avec 94% de réduction de ses émissions opérationnelles entre 2017 et 2023, Meta évite de son côté les deux premières marches du podium. Ses trois réseaux sociaux Facebook, Instagram et Threads réunis consomment donc deux fois moins que YouTube, puisqu’ils émettent 7,4M tCO2. Cela reste quasi autant que le Luxembourg qui totalise 8M tCO2e. Meta doit ces résultats à l’adoption massive d’énergies renouvelables ainsi qu’à ses data centers très efficaces avec un PUE de 1,08. Si Snapchat, à la 5ème place, envisage de devenir exemplaire en termes de responsabilité énergétique, ce n’est pas le cas de X qui ne revendique pas de stratégie environnementale particulière pour réduire les 8200t de CO2 émises par an. Un chiffre amené à augmenter avec la prolifération de contenus vidéos, plus polluants, sur la plateforme. Snapchat vise, lui, des émissions négatives nettes d’ici 2030 pour compenser la croissance de ses fonctionnalités.