Ce jeudi 24 octobre, la Maison-Blanche a dévoilé un plan de régulation pour répondre aux risques à la sécurité nationale engendrés par l’IA. Cette décision donne suite au décret de Joe Biden pour réglementer cette technologie en octobre 2023.
Le Mémorandum de sécurité nationale (NSM) marche sur un fil entre développement de l’IA pour “contrer les usages militaires d’ennemis, tels que ceux de la Chine, et la mise en place de garde-fous efficaces pour conserver la confiance du public dans cette technologie”, ont déclaré les autorités américaines. Ce cadre fournit des directives sur comment les agences de renseignement peuvent ou non utiliser l’intelligence artificielle. L’objectif : accélérer l’adoption de la technologie “de manière intelligente et responsable”, explique un haut responsable de l’administration américaine.
Contrer les usages militaires ennemis
« Il existe des applications très claires de l’intelligence artificielle en matière de sécurité nationale, y compris sur des sujets de cybersécurité et de contrespionnage », a déclaré à la presse un haut responsable de l’administration Biden. Cet administrateur affirme que des pays comme la Chine pourraient utiliser cette opportunité pour moderniser leurs propres capacités militaires et de renseignements. L’adoption de technologies d’IA de pointe par les services américains de sécurité nationale est donc « particulièrement impératif » pour maintenir l' »avantage compétitif » américain, selon ce haut responsable. Les États-Unis prévoient une course entre grandes puissances dans les domaines militaires et d’espionnage, causée par l’évolution rapide de l’IA. Les agences américaines de renseignement ont donc reçu pour consigne d’accéder aux « systèmes d’IA les plus puissants », a déclaré un autre haut responsable de l’administration Biden.
Garantir les libertés civiles
Mais l’usage de l’intelligence artificielle en termes de sécurité nationale inquiète les civils. En juillet, plus d’une dizaine d’associations ont envoyé une lettre ouverte à de hauts responsables de l’administration Biden, dont le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, exhortant à l’instauration de solides garde-fous dans le NSM. Ces associations y dénoncent un manque de transparence au sujet des modèles d’IA utilisés par les agences de renseignement et mettent en garde contre le risque de « perpétuer des discriminations raciales, ethniques, ou religieuses » et celui de « pérenniser les atteintes à la vie privée et aux libertés civiles ».