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Les véhicules connectés engendrent d’importantes responsabilités

John Pottle, Directeur Marketing Technologies de Positionnement chez Spirent

Les véhicules connectés engendrent d’importantes responsabilités

John Pottle, Directeur Marketing Technologies de Positionnement chez Spirent

La connectivité est le « must-have » des accessoires automobiles de l’année mais n’allez surtout pas la comparer à des jantes chromées ou à des feux à LED ! En effet, elle bouleverse toute l’industrie automobile en la forçant à entrer en territoire inconnu et à déployer une stratégie de test totalement nouvelle, d’après John Pottle, Directeur Marketing Technologies de Positionnement chez Spirent.

La connectivité représente un changement total de paradigme pour l’industrie automobile : imaginez donc un véhicule qui soit à la fois plus sécurisé et plus efficace, mais qui permette également le streaming en continu de vos vidéos sur des écrans embarqués et une qualité de son sans précédent avec un système audio intégré. En plus de donner accès à de nouvelles fonctionnalités exaltantes, le fait de connecter une voiture à internet ou à d’autres voitures nécessite l’adoption d’un point de vue totalement nouveau sur la manière de développer, tester et vérifier les différentes technologies, systèmes, services et applications qui entrent en jeu.

L’industrie automobile est déjà familiarisée avec certains types de normes locales ou internationales, des taux d’émissions de particules à la sécurité du passager en passant par la hauteur des feux. Mais les tests de conformité du Wi-Fi ou les normes cellulaires sont des concepts nouveaux pour le secteur. Par exemple, peut-on être sûrs que l’unité mobile implantée dans un véhicule, qu’elle soit Wi-Fi ou Cellulaire, fonctionnera non seulement avec une autre unité du même type mais également avec des unités différentes dans d’autres véhicules ? Est-ce que des signaux à Radio Fréquence (RF) peuvent coexister sans pour autant interférer les uns avec les autres mais aussi avec les différents systèmes présents dans les véhicules, de plus en plus sensibles ? Si les conducteurs du futur commencent à dépendre d’un « feu stop Wi-Fi », pouvez-vous garantir que ce dernier repérera n’importe quel véhicule arrêté à la sortie du prochain virage, même s’il s’agit d’un véhicule venant de l’étranger ?

Des problèmes de sécurité se posent également, déjà familiers des équipes informatiques. Le piratage des systèmes de fermeture centralisés à distance est déjà un souci, mais avec les véhicules interconnectés se développera le plein potentiel de menaces et d’attaques possibles, qu’elles soient malveillantes ou résultent d’une étourderie. Les conducteurs sont déjà tellement habitués à utiliser leurs GPS qu’ils se sentent perdus sans eux : imaginez donc le chaos engendré par une attaque virale dans une voiture entièrement connectée. Les criminels pourraient-ils générer des embouteillages pour échapper à une poursuite de police ? 

Enfin, l’intégration de plus hauts débits de données dans les véhicules signifie que les réseaux intégrés actuels seront rapidement insuffisants. Même sans parler de connectivité extérieure, le très haut débit Ethernet sera largement déployé dans les véhicules dans un avenir très proche. Le débat reste ouvert quant aux normes et aux topologies réseaux qui prédomineront, mais il semble probable qu’il s’agira d’une rationalisation des CAN, MOST et FlexRay plus 2-wire Ethernet actuels, l’Ethernet formant la base du réseau de données du véhicule. Avec un trafic de données et d’applications en augmentation, le concept de QoE (qualité d’expérience utilisateur) entre en jeu. La QoE mesure la qualité telle qu’elle est perçue par l’utilisateur et est définie d’une manière très précise et quantifiable. Des plans de tests qui stressent le système, en ajoutant par exemple des volumes de trafic ainsi que des statuts d’erreur progressifs et contrôlés, permettent de déterminer si la QoE répond aux critères de conception.

Les fabricants consacrent déjà beaucoup de temps et d’argent aux tests sur route et aux tests de collision. Devant eux s’étend tout un nouveau monde fait de dangers numériques et de normes que l’industrie automobile commence tout juste à adopter et à en reconnaitre la valeur dans cette nouvelle ère connectée.

La bonne nouvelle, c’est que ces systèmes de tests et ces différentes approchent ont déjà été abordés et sont familiers de plusieurs marchés verticaux depuis une bonne vingtaine d’années. Ma propre entreprise travaille avec des fabricants d’équipements et des fournisseurs de Tiers 1 pour leur proposer des équipements de tests, mais aussi différents modes de bancs de tests, de trafics de données et de menaces pour leur permettre de tester simplement et rapidement ; nous collaborons déjà  à la définition des normes liées au secteur automobile.

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