Que ce soit au niveau des compétences indispensables au bon fonctionnement de l’entreprise, ou à la gestion de l’hyper croissance qu’ils vivent, les deux cofondateurs et frères de la start-up Captain Contrat cherche aussi à innover en matière de ressources humaines. Explications.
| Cet article fait partie du dossier « L’Humain : Clé et verrou de la transformation »
Avec le numérique, tout évolue… y compris le monde juridique. « Aujourd’hui, un juriste qui veut travailler dans une start-up, soit il est couteau-suisse et capable de faire plusieurs choses, soit il faut qu’il aille travailler ailleurs », constate d’entrée Maxime Wagner, un des deux cofondateurs de la start-up Captain Contrat, qui prévoit cette année de doubler son effectif et triple quasiment tous ses chiffres depuis plusieurs années.
« Pour le moindre poste, on réfléchit à chaque fois si on embauche un juriste que l’on forme au métier ou l’inverse… Mais le choix est vite vu pour les commerciaux par exemple, car nous sommes passés de 4 à 12 dans l’équipe en un an. Il a fallu aller vite et les former à la compréhension de nos offres ! Dès que les questions entrent sur le terrain juridique, on passe directement aux avocats capables d’y répondre ».
« Aujourd’hui, sur 45 personnes présentes dans la société, nous n’avons qu’un seul juriste au sens strict du terme, explique Maxime Wagner, notamment en charge de la communication autour de la marque employeur. Le rôle de cette personne est de s’occuper de certains sujets juridiques pour le compte de l’entreprise. A part lui, tous les autres juristes sont sur des profils hydrides, qui seront la norme demain. »
La plate-forme de services juridiques, lancé fin 2013, a en effet une forte stratégie de contenus pour les rendre accessibles aux TPE-PME. Ce qui nécessite beaucoup de travail rédactionnel… « Aussi, nous choisissons des profils de juristes à la base, mais qui ont tous une appétence au marketing afin qu’ils deviennent des juristes marketeurs… On en a deux aujourd’hui que l’on a formé, car ce type de compétences n’existait pas précédemment. C’est comme pour le juriste développeur qui automatise les documents juridiques… Il faut comprendre toute la logique algorithmique derrière la construction itérative d’un document, en fonction des réponses du client. Nous avons ainsi trois juristes de formation au départ qui ont appris à développer chez nous », poursuit le jeune dirigeant. Restent ensuite les juristes formalistes, qui s’assurent de la bonne tenue des dossiers vis-à-vis des greffes notamment, mais eux ne sont pas nés du fait de la montée du numérique dans ce secteur.
De 45 personnes aujourd’hui, la start-up comptera 70 à 80 personnes fin 2018
De la start-up à la scale-up…
Captain Contrat est aujourd’hui reconnu pour mettre en place des organisations innovantes ou alternatives au système hiérarchique et pyramidal classique. « C’est pour nous la condition obligatoire pour pouvoir continuer à innover tout en continuant à grossir vite… », reconnait le dirigeant. Maxime Wagner, 33 ans, revendique d’ailleurs ses expériences professionnelles passées dans la grande distribution… et qui le poussent aujourd’hui à innover dans ce domaine.
Toute leur stratégie se base ainsi sur trois piliers : la vision ; l’exécution et la culture.
Sur le premier point, selon lui, la vision des dirigeants dans une entreprise n’est pas toujours exprimée, et encore moins partagée ou très peu expliquée. « Tous les six à neuf mois, on part deux jours au vert avec toute l’équipe et on remet à plat notre vision court terme, très actionnable, moyen et long termes, plus prospective, que l’on co-construit tous ensemble. » A long terme par exemple, Captain Contrat ambitionne d’accompagner toutes les entreprises dans leur réussite en rendant le juridique accessible et facile.
Ces sujets (cadre, vision et valeurs) sont régulièrement partagés dans l’entreprise avec les équipiers (on ne dit surtout pas « collaborateurs » chez Captain Contrat !), voulus le plus possible autonomes et responsables. « Chez nous, on ne valide rien. Une fois qu’on se saisit d’un sujet, on en est responsable. » Un choix qui implique pour les dirigeants de recruter des profils très autonomes, « meilleurs que nous sur leurs sujets ».
L’initiative individuelle au service du collectif
Vient ensuite l’exécution, qui passe notamment par un outil collaboratif (Trello) de management de projets. « Chaque personne qui porte un projet innovant peut faire un point très rapidement lors de présentations régulières et nous, de prioriser le quotidien et la suite ». Il faut surtout que tout le monde puisse interagir et s’exprimer en fonction des axes stratégiques choisis.
Enfin, Maxime Wagner rappelle l’importance d’échanger sur la culture et les valeurs : « Le cap ne suffit pas. Il faut aussi expliquer quelle entreprise nous sommes et voulons être. Nos valeurs, c’est notre colonne vertébrale », insiste-t-il, rappelant également d’autres aspects mis en place pour faciliter la vie des salariés dans l’entreprise (pas d’horaires, télétravail…). « Il faut créer le cadre qui permette à chacun de trouver l’équilibre entre vie professionnelle et privée, comme trouver le temps de faire du sport par exemple. On peut demander la performance à nos équipes si on sait où on va et où on veut aller. Il faut réussir à aligner tout cela avec nos phases de croissance très forte ».
Pour autant, tout le monde ne s’adapte pas à cette autonomie et évolution continue… « Tout dépend des postes que l’on propose. Mais, majoritairement, nous recherchons des profils capables de s’adapter, proactifs et très opérationnels. On veut des gens qui « mettent les mains dedans », c’est très important dans une petite entreprise comme la nôtre », conclut-il.
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