Retour sur l’expérience de la métropole de Marseille-Aix-Provence, qui a intégré l’IA comme aide dans sa gestion de déchet. L’occasion, au Salon des Maires et des Collectivités locales, d’illustrer la méthode à suivre pour assimiler l’IA au sein de sa propre collectivité.
“2024 est l’année où l’IA rentre dans les collectivités”, proclame Arnaud Mercier, conseiller délégué à la métropole numérique et l’innovation pour la métropole Aix-Marseille-Provence. Mi 2024, plus d’une collectivité sur deux (51%) ont mis en place ou testé un système d’intelligence artificielle selon l’Observatoire Datapublica. La métropole de Aix-Marseille-Provence n’est pas en reste, puisqu’elle a, elle-aussi, choisie l’IA pour répondre à un enjeu de taille.
« Les déchets sont devenus la première préoccupation des habitants avant la sécurité », assure Christine Juste (EELV), adjointe à l’environnement de Marseille en avril. Pour gagner la guerre contre les déchets qui encombrent la voie publique, la métropole a mis en place une application permettant aux habitants de signaler les montagnes d’encombrants. Financée en partie par l’union Européenne, ’IA perceptive utilisée trie les photos envoyées par les usagers et identifie le bon service municipal à alerter. Le modèle d’IA, entraîné sur un mois de données de la collectivité, et complété avec la géolocalisation des images permet une intervention rapide.
Comment intégrer l’IA dans les collectivités
Créée en 2016 à la suite de la mise en application de la loi MAPTAM, la métropole du sud-est de la France est passée de 900 000 habitants à plus de 1,9 millions, rendant vital la gestion de données par une intelligence artificielle. La plus vaste métropole de France a sollicité Orange pour intégrer l’IA dans leurs processus. Comme avec beaucoup d’élus, la question d’où commencer s’est posée, Orange a donc procédé à une installation en plusieurs phases. Tout d’abord, acculturer la municipalité via des ateliers, des conférences et des formations. Une fois que l’utilisation de l’IA est bien comprise, les équipes sont mobilisées lors d’un brainstorming pour trouver comment créer de la valeur par des cas d’usages concrets. Vient ensuite la réalisation du projet et le développement de l’IA, nécessitant d’accumuler les données de la collectivité pendant une période choisie.
Donner un accent marseillais à la machine
Orange s’occupera alors de la conduite du changement, une opération de suivi donc, et terminera par une stratégie transverse consistant à se demander quelles données nécessitent un volet de confiance. Face à la méfiance de certains collaborateurs craignant que l’IA remplace leur postes, Mick Levy, directeur stratégie et innovation Orange business, garantit qu’il s’agit d’une “fable”. Il donne l’exemple d’un callbot mis en place dans la même métropole pour signaler la présence de déchets et prendre des rendez-vous qui n’a entraîné aucune suppression de postes. La seule complexité autour de cet automate vocal résidait autour de la nécessité de donner un accent marseillais à la machine.