Créée il y a deux ans et demi, la Compagnie européenne de Crédit (CeC) veut révolutionner le métier de courtage crédit et conforter sa place de numéro 1 partout en France.
Pour Ulrich Maurel, président du directoire de Compagnie Européenne de Crédit (CeC), l’avenir est radieux : « On est sur un phénomène réel de marché : le consommateur a fait émerger un nouveau métier, celui du courtier crédit. En 2022, un crédit sur deux sera réalisé par un courtier… » Et, dans ce domaine, seuls 4 % d’entre eux ont « online »…
La société, appartenant à la Financière CEP, a souhaité participer à la consolidation du marché, en regroupant sous son aile Empruntis.com, Immoprêt, Ceprima et ACE Crédit. Le 1er janvier 2018, sa position de leader était atteinte, avec 4,4 % de part de marché Banque de France, soit une progression de 1 point en 12 mois.
« Nous sommes numéro°1 et allons influencer le marché, insiste le dirigeant, dans notre façon de le driver et d’accompagner cette révolution ». Les chiffres sont là : la CeC compte aujourd’hui 300 agences sur tout le territoire et 1 200 talents (réseaux physique et online) qui ont « financé » 11 milliards de crédits l’an dernier. Au total, la société cumule 6 millions de visites en ligne et 55 000 dossiers transformés (crédits immobiliers, à la conso…).
Cette stratégie, multimarques et multicanale, va se poursuivre autour de ses 4 marques : Empruntis.com (sud de la France), pour tous types de clientèle ; ACE Crédit (patrimonial) ; Immoprêt (nord de la France, accompagnement sur le primo-accédant) et Empruntis l’Agence (online) marché de la seconde acquisition. « On considère que le client décide et consomme comme il veut, à distance, selon les marques, ou en se rendant en agence… « Que ce soit online ou offline, nous sommes présents sur tout le territoire et poursuivrons notre implantation sur tous les segments », résume le dirigeant, pour qui la devise « Plus d’humain, plus de digital » résume sa vision.
L’avènement du numérique révolutionne en effet ce marché et impose des changements d’organisation et de business models. Trois populations différentes restent ainsi à toucher : le particulier (qui demande de la simplicité) ; les courtiers (qui ont besoin de conseils face à un cadre législatif complexe et des offres plus larges) et les banques (qui font aussi face à un contexte réglementaire lourd et une concurrence forte).
« Plus d’un crédit immobilier sur trois est aujourd’hui inter-médié. Cette proportion devrait atteindre un sur deux, soit 50 % du marché, en 2022. » Ulrich Maurel, président du directoire de Compagnie Européenne de Crédit (CeC)
Pour repérer quel est le mode de contact le plus adapté à chaque client, la CeC analyse ses données grâce à l’IA : « Nous intégrons la politique de risque, la politique commerciale et le projet du client pour aiguiller le courtier dans la sélection des partenaires bancaires les plus adaptés à répondre à la demande du client ».
Le parcours digital complet sur la chaine crédit est également un autre enjeu (avec un espace emprunteur, la dématérialisation des documents officiels et l’intégration dans les SI bancaires…).
Une plateforme en ligne pour « donner envie » aux jeunes
« Le digital sert tous nos métiers », poursuit Jean-Philippe Martin, membre du Directoire en charge de l’excellence opérationnelle. « Plus de digital, plus d’humain veut dire qu’il faut gérer les carrières, les talents, la formation… » Le groupe compte recruter dans l’année à venir 30 « chefs d’entreprise » (création de nouvelles franchises) et 120 courtiers physiques et digitaux. Une diversité de parcours professionnels sur les métiers d’avenir, dont le « courtier conseil » et les autres métiers plus classiques. Tout ceci impose de la formation à l’embauche et tout au long de la vie professionnelle (formations réglementaires, métiers, formations managériales…).
C’est pourquoi CeC lance « Courtiers d’avenir », le 1er écosystème sur les medias sociaux au service de la profession. Le métier est nouveau, d’où le fait de pouvoir accueillir de nouveaux talents et faire émerger des vocations, offrir de vrais parcours… « Cette nouvelle plateforme d’informations, qui sera lancée début 2019, est dédiée aux talents d’aujourd’hui et de demain. Nous voulons animer toute la profession et, pour cela, nous comptons fédérer nos grands concurrents et collègues dans ce projet ».
L’innovation collaborative est au cœur du projet d’entreprise de CeC qui souhaite valoriser l’ensemble de ses partenariats. « Nous voulons être le pivot d’un écosystème au service des projets de nos clients, notamment les banquiers avec qui nous travaillons dans la co-construction d’offres : stratégie phygitale, multimarques, multirisques… Nous leur permettons de réaliser la conquête qu’il souhaite, grâce aux outils dont on dispose. Pour les assureurs, mutualistes… On leur offre des solutions, notamment d’analyse de la donnée, pour cibler le bon client, et le vrai besoin ».
Pour constituer son offre de crédit, la CeC affiche ainsi plus de 100 partenariats digitaux, 6 000 conventions avec des professionnels de l’immobilier (agences, conseillers en gestion de patrimoine, constructeurs, promoteurs…) et 130 conventions avec des partenaires bancaires.
L’IA pour gagner du temps
Ce sera ensuite à Florian Niccolaï, membre du directoire en charge du Online, de revenir plus en détail sur la façon dont le groupe procède en utilisant l’IA pour mieux aiguiller le client en terme de conseils (« quel parcours veut-il ? »). « L’idée est de fluidifier tous les parcours de souscription, de dématérialiser l’ensemble des documents, en lien avec les banques. L’objectif est de gagner du temps sur l’accord de prêt. On veut donner rapidement à nos clients un accord et le meilleur des conseils. L’intelligence artificielle permet donc d’armer nos conseillers et courtiers pour mieux répondre à tous. Ce sont les banques qui portent le risque d’où la co-construction, notamment sur le parcours client. »
« Par exemple, sur l’assurance emprunteur, nous avons un parcours intégré avec 6 ou 7 assureurs, explique Florian Niccolaï. Nous avons ainsi une tarification par assureur et on peut finaliser tout le parcours jusqu’à la signature électronique. Ce parcours a été travaillé chez Immoprêt, avant d’être reproduit ensuite à tout notre réseau offline ».
Parmi les axes de développement, Ulrich Maurel rappellera entretenir une double relation (professionnelle et personnelle) avec 20 % de ses clients : « Nous n’avons pas la solution technologique qui nous permet de leur répondre sur ces deux sujets, bien que ce soit une demande croissante ». CeC travaille encore sur le mode de relation à adopter avec un client… Quelle banque proposer plutôt qu’une autre… Si les réseaux physiques réalisent les 3/4 du CA (1/4 pour le digital), tous les mois, il y a de plus en plus de clients qui font une demande online… « C’est un point d’entrée, mais tous les clients veulent aussi du conseil physique…. »
« L’intelligence artificielle nous permet de gagner du temps dans le choix émotionnel du client et dans son choix de parcours… Elle nous permet aussi de délivrer un accord plus rapidement. Le marché du crédit est très large… On aide le courtier pour répondre le plus vite possible aux clients et réduire l’échelle de temps. Ce qui prend du temps c’est le choix de l’offre avec le client ». Le courtier est ensuite libre de pouvoir choisir sa solution, mais on lui indique la solution préconisée. On propose, il dispose. Le digital ne remplacera jamais le contact, ni l’humain », conclut Florian Niccolaï.
Quelques repères
- Compagnie Européenne de Crédit réunit quatre marques leaders de l’intermédiation en crédit : Empruntis.com, Ace Crédit, Immoprêt et Empruntis l’agence pour accompagner les Français dans leur recherche de financement et d’assurance (immobilier, consommation, regroupement de crédits, assurance emprunteur).
- 1 200 talents, 1 plateforme française de traitement à distance full digital et 300 agences
- 11 milliards d’euros le volume de financement 2017
- 55 000 dossiers finalisés en 2017
- 6 000 000 de visiteurs annuels (online et offline)
- En 2017, ce sont 20 milliards de crédits étudiés avec plus de 11 milliards de production intermédiée avec ses partenaires bancaires.