Fournir la bonne donnée, au bon moment et à la bonne personne pour une exploitation optimale… C’est la clé de la réussite des projets industriels dans l’IoT, de plus en plus nombreux en France.
Sous l’impulsion de l’évolution des technologies, de la baisse de leurs coûts et des nouvelles règlementations, l’utilisation de l’Internet of Things (ou IoT), l’internet des objets connectés se diffuse désormais dans tout l’univers B2B en France.
De l’assurance à l’énergie, en passant par les télécommunications, les entreprises l’identifient comme un levier d’efficacité opérationnelle, mais aussi de croissance avec la création de services connectés, à l’image de la compagnie d’assurance suisse Mobiliar qui a développé un traqueur pour protéger les biens de valeur de ses clients, faisant évoluer la relation qu’elle entretient avec ses assurés.
Mais si les bénéfices de cette technologie sont reconnus par tous, son déploiement reste encore limité. Seul le domaine de l’énergie applique à grande échelle son usage, avec entre autres les compteurs d’énergie. Lancé fin 2015, le programme Linky référence déjà la pose de 3 millions de compteurs électriques, et le rythme doit s’accélérer pour atteindre 35 000 compteurs installés par jour fin 2017. Pour autant, il faut encore que ces nouveaux outils réussissent à gagner l’adhésion de tous. Marc Delaye, directeur Stratégie & Marketing chez Veolia, reconnaît « qu’une faible part des consommateurs utilisent les nouvelles fonctionnalités ».
Des inquiétudes liées à la sécurité et l’interopérabilité
Par ailleurs, certaines craintes subsistent aux yeux des décideurs dans la mise en œuvre de projets IoT. Selon l’étude « State of the Market : Internet of Things 2017 », menée par l’entreprise américaine de télécommunication Verizon, plus de 50 % des dirigeants s’inquiètent des considérations liées aux standards, à la sécurité ou à l’interopérabilité des solutions IoT. La plupart des entreprises qui ont franchi le pas en sont par conséquent encore au stade du POC (proof of concept).
Toutefois, conscientes des nouvelles opportunités offertes par cette technologie, les entreprises veulent faire de l’industrialisation des solutions IoT leur prochain grand challenge. C’est une condition sine qua none d’un retour sur investissement positif. À l’instar d’Engie Cofely : « L’industrialisation est une étape importante pour optimiser la rentabilité de l’IoT. Cela nous permettrait de déployer un produit sous cinq jours, contre un mois actuellement. » De même, SNCF Réseau a annoncé son intention de déployer en masse les solutions testées et de passer de 20 000 à 5 millions d’objets connectés d’ici à 2020, confirmant l’essor annoncé de l’IoT dans le secteur des transports.
L’avis d’Olivier Delepine, en charge de l’activité Building chez Schneider Electric
« Avec l’avènement de l’IoT, la philosophie avec laquelle on construit un bâtiment a évolué et toute notre activité a été impactée. Un immeuble devait à l’origine simplement être alimenté en électricité. Par la suite, avec le concept de « green building », il devait permettre d’économiser de l’énergie. Désormais, le bâtiment doit devenir intelligent et apporter de nouveaux services. D’une simple coquille, le building est devenu un mode de business. Il n’est plus un élément monolithique. Intégré dans un écosystème, il favorise les interactions avec ce qui l’entoure : les services, la circulation, les autres habitations du quartier… C’est pour cela que le bâtiment doit être communicant et connecté. En ce sens, l’IoT est l’une des composantes clés de la Smart City. On ne peut rendre un quartier, puis une ville, intelligents que si l’on agrège les données de l’ensemble des constructions du quartier.
Retrouver l’intégralité de l’entretien avec Olivier Delepine et d’autres retours d’expériences (AXA, Connit, Energisme, Engie Cofelys, Mobiliar, Orange, Smart Grid Vendée, SNCF et Veolia) dans le carnet « Business-modèles innovants et relation client réinventée : quels projets IoT pour mon entreprise ? »
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