Souveraineté numérique, sobriété, écologie… Voilà les différents axes présentés par les dirigeants de l’Institut Mines-Telecom la semaine dernière à Paris. Un plan stratégique pour la période 2023-2027 qui vise à répondre aux défis sociétaux majeurs.
À la veille du passage en 2023, les dirigeants de l’Institut Mines-Telecom ont présenté le jeudi 15 décembre, une stratégie sur quatre ans. L’ambition : développer l’impact de l’IMT au service de la société en contribuant à relever les défis majeurs dans les domaines de sciences et technologies, de l’industrie, du numérique, de l’écologie ou encore de la santé. « Nous souhaitons accroitre notre impact sur les technologies et la société en renforçant notre force collective et notre coopération entre écoles », indique Odile Gauthier, directrice générale de l’Institut Mines-Telecom qui regroupe une dizaine d’écoles dont plusieurs situées dans les territoires.
Axes de positions de l’IMT :
- Industrie du futur responsable
- Souveraineté numérique et sobriété
- Énergie, économie circulaire et société
- Ingénierie santé et bien-être
« Historiquement, nous travaillons beaucoup sur la souveraineté numérique, mais pas assez en amont sur la sobriété numérique et énergétique des solutions », confesse la dirigeante. Dans ces différents axes du positionnement de l’IMT, différents sujets vont intervenir à plusieurs endroits. « Il y a des éléments transversaux comme sur les notions de data, d’éthique ou même les sujets liés aux risques. On est en mesure d’avoir une dimension systémique sur un territoire », poursuit-elle. Ce plan correspond aux objectifs fixés par les pouvoirs publics dans France 2030 et Horizon Europe pour aider au développement du numérique au service des sociétés. Travail que s’attèle à faire l’IMT : « Nous essayons en permanence de remettre l’humain au sein des sociétés. On est déjà en action là-dessus mais objectivement on a des progrès à faire ».
L’IMT a pour ambition de faire collaborer certains des sites de son groupe sur différents sujets spécifiques mais également avec des écoles partenaires via des organismes nationaux de recherche (ONR). « L’important est d’avoir des compétences complémentaires et des idées », indique Francis Jutand, directeur général adjoint de l’IMT. Mais le lien avec le monde professionnel reste également primordial. “On travaille beaucoup avec des entreprises, poursuit-il. Souvent en picking, sur des sujets précis et courts. On voudrait partager une vision stratégique commune pour répondre à des appels à projets. Dans notre plan de développement, il y a également un financement qui vient des entreprises”.
Des partenariats pour attaquer l’Europe
« Nos campus sont parfois trop fermés sur l’extérieur, indique Odile Gauthier. On voudrait qu’ils soient mieux numérisés, plus interculturels en faisant en sorte qu’ils soient des hubs d’échange avec les entreprises et la société civile ». L’ambition d’un développement international fait également partie des plans. Et pour cela, les partenariats avec les entreprises sont indispensables. “L’Europe est incontournable, assure Francis Jutand. C’est une raison qui nous fait élargir notre zone de réflexion. À la différence de la France, c’est également là où les projets sont rétributifs. »
La directrice générale appuie cette stratégie de partenariats pour s’internationaliser : « Au niveau européen, si on veut développer des projets, il faut toujours faire des consortiums entre des entreprises et des instituts de recherche. Ça nous permet également de souvent connaitre à l’avance les besoins particuliers des entreprises ». Francis Jutand donne lui quelques exemples : « Avec Thales et Orange, nous avons répondu très vite sur un projet lié à la 5G. On a pu monter cela en moins de deux mois. Si on avait débuté nos relations avec ces entreprises seulement au moment du lancement de l’appel à projets, nous n’aurions pas été bien placé ».
Un flou sur le financement
Un bémol cependant pour ce plan ambitieux qui court sur la période 2023-2027 : son financement. L’IMT n’a pas encore discuté avec son ministère de tutelle, celui de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, pour la signature du contrat d’objectifs et de performance. « On espère un maintien du soutien de l’Etat en euros constants, mais on compte également sur les moyens de France 2030 », indique Odile Gauthier qui confesse malgré tout : « Une des difficultés est la prévisibilité des moyens qu’on aura ». L’IMT devrait y voir plus clair au printemps prochain, période à laquelle devrait intervenir cette signature de contrat avec le ministère.
Orientation stratégique « Métier » :
- Adapter et transformer nos formations pour répondre aux besoins de croissance et aux attentes des étudiants et des entreprises
- Développer et mettre en réseau une offre de formation professionnelle et tout au long de la vie
- Répondre aux besoins des filières industrielles stratégiques et aux challenges des politiques publiques, par une recherche académique et technologique à l’échelle de l’IMT
- Être acteur des politiques régionales de développement économique et accompagner les entreprises dans leurs transformations
Orientation stratégique « Transversales » :
- Faire de I’IMT un acteur engagé, visible et reconnu de l’écosystème européen et présent à l’international
- Renforcer à tous les niveaux l’engagement en faveur de la transition écologique et en amplifier les impacts
- Structurer des partenariats à l’échelle des territoires, de la France et de l’Europe pour créer des écosystèmes performants et des effets de levier
- Accroître l’attractivité de I’IMT pour ses parties prenantes internes et externes
- Structurer et consolider le fonctionnement collectif au service de la stratégie