Alliancy

Livre – A la (re)découverte de l’industrie

Franck Barnu a lu pour vous
Franck Barnu, journaliste

Franck Barnu © Olivier Roux

Vous voulez vous convaincre de l’importance de l’industrie ? Vous souhaitez comprendre les immenses enjeux qui, au-delà de la seule « usine du futur », attendent les industriels français ? Si, pour cela, vous ne devez lire qu’un livre c’est celui-là. « L’industrie, notre avenir » réunit la bagatelle de cinquante auteurs, patrons, syndicalistes, experts français et étrangers… qui abordent, chacun de son point de vue, les problématiques liées à l’industrie dans pas moins de 45 articles. Tout y passe : le rôle de l’industrie, son évolution, les défis et règles du jeu, la réinvention des modèles industriels à l’heure du numérique, les nouveaux horizons du travail, la nécessaire symbiose entre industrie et territoires, et même une réflexion sur les modèles étrangers, l’inévitable allemand, le suédois, l’américain, etc. 

L’ouvrage a été coordonné par Pierre Veltz, membre de l’Académie des technologies et PDG de l’établissement Paris-Saclay, et Thierry Weil, délégué général de La Fabrique de l’Industrie, le think tank présidé par Louis Gallois. Le même Louis Gallois, qu’on ne présente plus, en a rédigé la préface avec Denis Ranque, président entre autres  du conseil d’administration d’Airbus. Bref, tout le gotha industriel est au rendez-vous.

Un monde hyperindustriel

Ce livre dispose d’un autre atout. Ce « Mook », hybride entre un magazine et un livre, est remarquablement bien construit. Il comporte non seulement une série d’articles issus des communications délivrées à Cerisy lors d’un colloque organisé par la Fabrique de l’Industrie, mais est enrichi d’interviews, d’études de cas et même d’ « interludes » qui en rendent la lecture facile et agréable, et apportent des éclairages parfois inattendus. Chacun peut y picorer au gré de ses envies et de ses préoccupations, lâcher l’ouvrage et y revenir ou approfondir, l’un après l’autre les grands thèmes développés. Ce n’est jamais trop long, ni ennuyeux.  Un conseil, toutefois, au lecteur pressé : ne pas manquer de lire l’article de Pierre Veltz, intitulé « Vers le monde hyperindustriel ». Il est l’un des premiers à ouvrir le livre et pose le problème de fond qui est celui de l’industrie. Il fait notamment un sort à la notion de société « postindustrielle », insiste sur la nécessité de sortir de la stérile opposition industrie/services  et, surtout, souligne les quatre grandes lignes de rupture que la mondialisation de l’industrie a engendrées. De quoi aborder le reste du livre avec des idées précises sur les grands enjeux. 

Enfin, les aficionados du numérique pourront se retrouver dans au moins trois contributions. Celle de François Bourdoncle sur le big data, co-chef de file du programme français sur le sujet. Celle de Stéphane Distinguin, fondateur de FaberNovel et président de Cap Digital, sur la révolution du « code », ainsi qu’un article débat sur le thème « industrialisation du numérique, numérisation de l’industrie »

 

 

 

« L’industrie, notre avenir », sous la direction de Pierre Veltz et Thierry Weil éditions Eyrolles ; 343 pages. 27 euros

 

Cet article est extrait du n°13 d’Alliancy, le mag – Découvrir l’intégralité du magazine

 

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