Sur routes
Sur rails
Proposer le Wi-Fi à bord d’un train est un tout autre challenge. En effet, imaginons des centaines de personnes se déplaçant à 300 km/h se connectant simultanément à une borne Wi-Fi. Douze secondes plus tard, ces mêmes personnes se retrouvent à 1 km de cette borne. Comment le système pourrait-il fonctionner sans proximité fixe ? C’est la problématique à laquelle la SNCF a dû faire face pour pouvoir proposer la technologie Wi-Fi à bord de ses trains. Elle essaie en effet de relever ce défi technique depuis 2003 !Pour se faire, les opérateurs mobiles ont déployé de la 4G le long des rails pour fournir la connexion Wi-Fi : 18.000 antennes relais 4G installées, 124 km de fibre optique déployée et à ce jour 300 rames de train équipées de routeurs 4G avec antennes. Des bornes Wi-Fi sont embarquées dans le train pour relayer le signal sur nos terminaux. La borne et les appareils se déplacent à la même vitesse car l’étendue de la couverture et la puissance d’émission 4G est suffisamment efficace pour couvrir la connexion grâce aux rapides mobilités cellulaires. Toutefois cette installation nécessite de nombreux mois de déploiement et peut constituer un obstacle financier de taille.
Dans les airs
Surfer sur le web à bord d’un avion est autorisé par l’Arcep en France depuis 2014. Avant cela, de nombreux tests avaient été effectués pour s’assurer que proposer cette technologie ne perturberait pas les instruments de bords et donc ne risquerait pas de mettre les passagers en danger. Depuis le 12 janvier 2018, Air France fait voler des Airbus A330 et des Boeing 777 embarquant une borne Wi-Fi. Au-dessus de l’avion, sous un carénage de blister, existe une paire d’antennes à réseau de phase à profil bas. Celles-ci se connectent à l’un des satellites en orbite sur lesquels les fournisseurs louent les bandes passantes. La solution 2ku par GOGO, par exemple, offre des vitesses entre 9 Mbps et 18 Mbps de download tout au long du voyage (en théorie, jusqu’à 70 Mbps) et la vitesse d’upload entre 0,33 Mbps et 0,48 Mbps. Notons qu’équiper un réseau Wi-Fi connecté par satellite coûterait 100.000 dollars par appareil aux compagnies aériennes.Il existe une seconde possibilité avec un déploiement plus simple, empruntant elle aussi le réseau téléphonique mobile. La solution est d’utiliser les antennes téléphoniques au sol ATG 850MHz permettant aux données d’être transmises en direction du ciel. L’aéronef va communiquer avec les stations au sol grâce à une antenne installée sur le ventre du fuselage. L’équipement transmet le signal en Wi-Fi par l’intermédiaire de points d’accès sans fils qui distillent le signal dans la cabine des passagers. Le revers de la médaille est que le Wi-Fi ne sera pas transmis de façon constante car ces antennes couvrent le réseau sur le continent, ce qui n’est pas le cas lorsque l’avion survole les espaces maritimes.
Dans un futur proche, nos modes de déplacement évolueront avec l’apparition des voitures autonomes, dans lesquelles nous ne serons que passagers. La connexion Wi-Fi sera alors indispensable pour nous permettre de travailler ou de nous divertir pendant le trajet. Les challenges techniques pour apporter une connexion à Internet aux usagers et coller aux attentes de demain sont nombreux. Aux États-Unis, des capsules de transport appelées « Hyperloops » se déplaceront à plus de 1.000km/h dans des tubes métalliques pressurisés. Comment transporterons-nous du Wi-Fi dans ce nouveau moyen de locomotion ? Et comment se déroulera l’interconnexion Wi-Fi aux différents réseaux d’accès comme le satellite ? Ces interrogations constitueront des défis de taille dans le cadre du développement et de la mise en place du Wi-Fi de demain.
Lucas Richard, Assistant Chef de Produit Wi-Fi chez Hub One
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