Comment l’étiquetage permet de lutter contre le gaspillage alimentaire 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année en France, et 14% de ces pertes se font au niveau de la distribution. Pour lutter contre ce gaspillage alimentaire, la vente à prix réduits des produits se rapprochant de leur date limite de consommation est en plein essor. Laurent Lassus, Directeur Général du fabricant de matériel d’impression Sato France nous explique comment le réétiquetage est devenu un élément incontournable pour mettre en pratique ces (bonnes) idées.
Monsieur Lassus, pouvez-vous vous présenter, ainsi que l’entreprise Sato ?
Laurent Lassus. Je suis le directeur général de Sato France, et également directeur marketing pour l’Europe. Nous sommes la filiale française d’un groupe japonais présent dans plus de 90 pays et qui réalise un chiffre d’affaires mondial d’environ 1 milliard de dollars dans le monde. Le groupe a mis au point la première pince à étiqueter dans les années 60, et nous avons évolué progressivement vers l’informatique et les imprimantes, pour virtualiser l’étiquetage. Nous allons aujourd’hui vers des solutions et des équipements plus autonomes. Les imprimantes peuvent recevoir de l’information d’un smartphone, d’un ordinateur. Et s’adapter à des besoins nouveaux, comme la limitation des invendus.
A quel niveau intervenez-vous dans la lutte contre le gaspillage alimentaire ?
Laurent Lassus. Cette thématique d’une meilleure gestion des produits alimentaires est identifiée depuis longtemps, elle existe depuis plus de 10 ans au Japon. Tout simplement, il faut pouvoir gérer des références à date courte, et les réétiqueter avec un prix réduit pour attirer les clients. Par rapport à une décision d’achat, il faut donner le plus d’informations possibles. Pour cela, il faut des imprimantes capables d’effectuer les calculs de prix réduits, de générer un nouveau code-barres correspondant. Le sujet est d’actualité, car en France, jeter des produits alimentaires devient compliqué vis-à-vis de l’image des distributeurs et de l’opinion publique.
Et concrètement, comment rendre les produits proches de leur DLC plus attractifs ?
Laurent Lassus. Il faut pouvoir réétiqueter avec un rabais les aliments concernés jusqu’au dernier moment, ce qui nécessite d’être réactif. Les catégories les plus touchées sont les rayons frais comme la boucherie, la viande, le traiteur, les produits préparés. On scanne le code-barres du produit concerné et on sélectionne le pourcentage de remise à accorder. Cela peut être -20%, -30%, -50% par rapport au prix initial. L’imprimante ressort une nouvelle étiquette à apposer. Ensuite il n’y a pas de modification à effectuer en caisse, l’étiquette est lisible et le nouveau prix reconnu comme tel. Il est également possible de saisir manuellement le prix, si l’article est dépourvu de code-barres.
Quels sont les résultats obtenus ?
Laurent Lassus. Nous expliquons que le simple réétiquetage permet de réduire de 30 à 40% les déchets en bout de chaîne. La lutte contre le gaspillage alimentaire est aussi une question de retour sur investissement pour les enseignes. Et cela fait 3-4 ans que cette solution a prouvé son efficacité, compte tenu de l’implication des pouvoirs publics. Chez certains clients l’adoption de notre système a même permis de vendre jusqu’à 60% du stock qui aurait dû être perdu. Mais de tels résultats ne reposent pas seulement sur les solutions technologiques. Il faut du personnel et une organisation. Et que le matériel soit simple!
Justement, que proposez-vous en termes d’imprimantes et de systèmes d’étiquetage ?
Laurent Lassus. L’enjeu c’est d’avoir toujours plus de mobilité ou bien du matériel qui peut gérer les données sans être relié à un terminal. Nous avons développé AEP, une solution d’impression par application intégrée à nos imprimantes. Pour avoir accès aux informations sur les produits, il peut y avoir une connectivité entre notre matériel et la base de données du magasin, ou bien tout peut être téléchargé sur une carte SD.
C’est un travail important au niveau de l’intégration et de la compatibilité des systèmes car il peut y avoir jusqu’à 20 formats d’étiquettes différents, des gestions de standards. Mais tout doit être fait pour simplifier au maximum la tâche de l’utilisateur. Il a juste à aller en rayon avec une imprimante portable ou mobile, pour effectuer les changements d’étiquettes sur les produits.
>> Découvrez d’autres articles dédiés à la digitalisation des entreprises sur le blog d’Hub One.