Le Li-Fi, technologie de communication sans fil du dernier mètre fait de plus en plus parler d’elle. Encore peu utilisée, elle offre de nombreuses opportunités dans sa version de service bidirectionnel permettant de surfer sur Internet ou d’interagir avec des applications métiers.
Ainsi des luminaires Li-Fi ont déjà été déployés en remplacement d’un certain nombre de bornes Wi-Fi dans des hôpitaux.
Le but est non seulement de réduire la consommation électrique mais surtout de respecter les normes sanitaires préconisant à 0,6 Volts par mètre l’exposition de l’humain à un champ électrique (là où auparavant on pouvait avoir jusqu’à 6 ou 8 Volts par mètre).
C’est d’ailleurs pour ce type d’application que le Li-Fi semble avoir le plus de chances de percer rapidement : apporter une alternative aux technologies de radiocommunications dans des lieux où ces dernières sont interdites (comme l’aéronautique) ou à fortes contraintes sanitaires (comme les écoles ou les hôpitaux).
Un argument mis en avant par les acteurs du Li-Fi est sa « sécurité », ce qui peut pousser quelques entreprises à installer des plafonniers Li-Fi dans les espaces de travail comme les salles de réunion. Il est cependant recommandé de relativiser cette notion de sécurité car s’il est nécessaire de se trouver dans le cône de lumière pour intercepter le signal Li-Fi, les signaux lumineux ne sont aujourd’hui que rarement chiffrés et les luminaires raccordés aux infrastructures réseau standard de l’entreprise.
Tout cela fait qu’il est compliqué d’identifier aujourd’hui ce que sera la parfaite application du Li-Fi. On peut cependant dès à présent identifier les différents critères qui peuvent influencer son futur :
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Un spectre radio déjà surchargé
Le nombre d’objets connectés devant être démultipliés, il est nécessaire de trouver d’autres moyens de communication. Le Li-Fi pourrait ainsi être une des alternatives : soit par une approche bas débit comme le sont le LoRaou Sigfox (avec du matériel à bas coût mais des débits supérieurs aux LPWAN), soit par son spectre énorme et non régulé laissant des perspectives gigantesques de bande passante mais à des coûts qui restent encore à établir.
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L’adoption massive par les constructeurs de terminaux mobiles (Apple, Samsung, Huawei, etc.)
Ces derniers, concentrés aujourd’hui sur la 5G, s’y pencheront réellement lorsque la norme existera et que suffisamment d’infrastructures seront déployées. Pour ce faire, un grand défi reste à relever : changer les infrastructures luminaires existantes, constituées « simplement » d’un courant porteur, en une infrastructure de réseau informatique !
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Une capacité de débit importante
La théorie et certaines expérimentations promettent de belles performances (plusieurs gigabits par seconde en laboratoire grâce à du MIMO [Multiple Input Multiple Outpout] ou de l’agrégation de porteuse). Mais quel en sera le coût et la qualité de l’éclairage des luminaires dont c’est la fonction primaire. En effet, pour un débit optimal, il ne faudrait utiliser que la lumière bleue des LEDs. Or celle-ci est complétée par du phosphore pour donner la lumière blanche qui nous éclaire, dégradant de façons significatives les performances de débit.
Il est donc difficile, aujourd’hui, de savoir si le Li-Fi sera un simple acteur comblant des vides laissés ci et là par les autres technologies ou s’il jouera un rôle prépondérant dans les télécommunications du grand public au même titre que le Wi-Fi. Dans le meilleur des cas, cela ne pourra se faire qu’à un horizon 3-4 ans, après une normalisation et une intégration dans les équipements mobiles de la vie quotidienne (laptops, téléphones, etc.). Il parait ainsi plus sage de lui imaginer un avenir dans le domaine de l’entreprise. En effet, ses caractéristiques ainsi que les promesses futures de débit lui permettent d’ores et déjà d’avoir des applications métiers pertinentes (géolocalisation, M2M comme la communication entre véhicule, etc.).
Jérémie PAPPO, responsable innovation à la direction stratégie & innovation chez Hub One.
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