Le Li-Fi, acronyme des mots anglais Light et Fidelity, est une technologie de communication sans fil du dernier mètre comme l’est le Wi-Fi. Bien qu’elle promette sur papier de belles caractéristiques, un débit théorique cent fois supérieur à celui du Wi-Fi, il n’est pas sûr pour autant qu’elle trouve si facilement sa place dans les nombreux protocoles de communication déjà existants.
Le morse des temps modernes
Le principe du Li-Fi repose sur le codage et l’envoi de données via la modulation de l’amplitude des sources de lumière. En d’autres termes, cette technologie s’apparente à du morse mais au lieu d’éteindre et d’allumer la lumière, c’est le scintillement de cette dernière, imperceptible à l’œil humain, qui fait transiter l’information (la donnée étant préalablement encodée pour rendre sa transmission plus robuste). Ce mécanisme est d’ailleurs possible à des niveaux de lumière très bas, là où notre œil a l’impression que le luminaire est éteint (l’alternative étant d’utiliser l’infrarouge pour ne pas être obligé d’avoir de la lumière).
Si la capacité théorique du Li-Fi est de 1Gbps par LED et d’une portée en forme de goutte d’eau sous le luminaire allant jusqu’à une dizaine de mètres, la réalité aujourd’hui montre que les solutions commercialisées ne dépassent pas un débit supérieur à 40Mbps, souvent asymétrique (débit descendant 3 ou 4 fois supérieur au débit montant) et une distance de 4 à 5 mètres.
Une technologie encore assez peu répandue
Il faut dire que le développement du Li-Fi est récent car fortement corrélé à celui des diodes électroluminescentes – LEDou Light Emitting Diode. Elles sont en effet les seules sources de lumière (avec le LASER) à avoir des capacités de commutation très rapide : elles peuvent changer d’état jusqu’à un milliard de fois par seconde.
Aujourd’hui, c’est l’association IEEE qui travaille sur la normalisation du Li-Fi (802.15.7r1) : une date réaliste de publication est annoncée pour fin 2018. En parallèle, une « Li-Fi Alliance » est en cours de création pour que tous les acteurs du marché parlent d’une même voix sur la réalité et le futur de cette technologie.
Cela étant, plusieurs industriels comme Lucibel, Philips Lighting ou encore OledComm proposent déjà des solutions à destination des professionnels. Mais il ne faut pas s’attendre à ce qu’il y ait compatibilité entre les différents constructeurs.
L’usage le plus concret à ce jour est la géolocalisation indoor qui ne nécessite qu’une communication monodirectionnelle (du luminaire vers l’équipement). Si cette technologie permet une précision à 10 cm avec une latence de 10 ms (là où les autres technologies ne proposent qu’une précision de l’ordre du mètre avec une latence de quelques secondes), elle requiert que l’ensemble de l’éclairage soit en LED et que les luminaires ne soient pas positionnés trop hauts. Cette technologie est déjà utilisée dans différents musées du monde ou dans des supermarchés et est compatible avec les 2 dernières générations de terminaux grands publics.
A côté de ce type d’application, plusieurs types d’usage sont proposés pour évangéliser ce nouveau moyen de communication encore peu répandu : connectivité Internet, M2M, etc. Il n’en reste pas moins difficile de statuer sur l’avenir du Li-Fi : bien que les technologies de télécommunication sont déjà bien fournies, certains domaines lui semblent favorables pour se différencier et lui permettre de s’émanciper (les lieux où la radiocommunication est interdites).
Jérémie Pappo, responsable innovation à la direction stratégie & innovation chez Hub One
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