Les robots dans les entrepôts et sur les chaînes logistiques sont de plus en plus utilisés pour accélérer la préparation des commandes et participent à faciliter les conditions de travail. Zoom sur ces nouvelles solutions qui auront la part belle à la Semaine Internationale du Transport et de la Logistique – SITL.
C’est un véritable ballet hypnotique. Dans les entrepôts des e-commercants comme Amazon ou Alibaba, des flottes de centaines de petits robots s’affairent.
Ressemblant à des robots aspirateurs format XL, ou à de gros cubes sur roulettes, ces ouvriers d’un nouveau genre se dirigent grâce à une navigation laser, passent sous les étagères de produits, les soulèvent et les apportent directement aux préparateurs de commandes. L’opérateur ne parcourt plus des kilomètres pour aller chercher les produits, ce sont les produits qui viennent directement à lui.
Dans ce domaine, les robots du français Scallog sont particulièrement réputés. Ce principe du « goods to man » (les marchandises viennent à l’homme et non l’inverse) prend de l’ampleur.
Chez Cdiscount, c’est une solution similaire qui a été choisie : Skypod (Exotec Solutions), qui déplace les bacs vers les préparateurs. Et les exemples se multiplient. Les robots palettiseurs sont de plus en plus perfectionnés, les chariots autoguidés (par exemple équipés de la MoveBox de l’entreprise française Balyo) vont réduire le besoin de main d’œuvre et les transferts de charge assurés par les manutentionnaires.
On trouve aussi des « cobots » – terme issu de la contraction des mots « coopération » et « robotique » – des robots non autonomes qui viennent en support d’un opérateur humain. Certains vont découper ou ouvrir un carton qui arrive en entrepôt laissant à un opérateur le soin de le vider. Le gain est double, en temps, mais aussi en limitant les risques d’utilisation d’un cutter.
L’intégration de plusieurs technologies de ce type peut donner naissance à des entrepôts automatisés. C’est le cas de la Scapalsace, la centrale d’achat du distributeur Leclerc qui dessert l’est de la France. Pour robotiser sa supply chain et s’adapter aux nouveaux formats de magasins à livrer, un nouvel entrepôt a été créé en 2014. Comprenant des machines à palettiser, des dépalettiseurs, un transtockeur de 310 000 places pour des colis et une surface de 34 000 emplacements pour palettes, il a permis de révolutionner les préparations de commandes et les livraisons. Le résultat est une fiabilisation des stocks, une meilleure planification des volumes et du dimensionnement du transport, couplé à un meilleur remplissage des camions, et une réduction des surfaces d’entreposage.
Sur un plan économique, l’intérêt des robots est d’améliorer la fiabilité et la productivité. Sur les robots « goods to man », on estime ainsi que là ou l’humain réalise 100 opérations de picking par heure, les robots permettent de monter ce chiffre à 300, voire 500 selon les modèles. Les avantages sont aussi nombreux en termes d’amélioration de la sécurité et des conditions de travail.
Tous les secteurs basculent dans la robotisation. Dans l’industrie, Airbus a craqué pour la solution de robots d’IDEA, avec l’installation d’un magasin automatisé modulaire dans son usine de construction nantaise. Le flux, l’acheminement en zone robotisée et la livraison de plus de 5.000 pièces détachées sur la ligne de fabrication sont gérés par des robots.
Dans l’automobile, BMW a aussi recours à des robots qui viennent assister les opérateurs dans la préparation des commandes. Et d’autres horizons s’ouvrent dans la préparation de commande, avec les tests de plus en plus répandus des exosquelettes, qui permettent de s’asseoir sans chaise ou de soulever de lourdes charges sans effort.
Cédric Moulin, Ingénieur Commercial,Hub One.
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