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Projet de Loi de finances 2023 : la cybersécurité au cœur

Le projet de loi de finances du gouvernement pour 2023 a été dévoilé en début de semaine. S’il aborde de nombreux sujets très différents, il fait notamment un focus appréciable sur la thématique de la cybersécurité, dans la prolongation du plan France 2030, et ce, à plusieurs niveaux.

En premier lieu, la promesse d’Emmanuel Macron pendant la dernière campagne présidentielle de mettre en place 1500 postes de « cyber-patrouilleurs » figure ainsi bien dans le cadre de la loi de programmation du ministère de l’intérieur (Lopmi). Sur les 15 milliards d’euros supplémentaires prévus pour les forces de l’ordre, une partie sera donc de facto consacrée à la cybersécurité. C’est en effet environ la moitié de ce budget qui devrait concerner les nouvelles technologies. Une école de formation cyber et la création d’un équivalent « cyber » au numéro d’appel d’urgence du 17 pourraient ainsi compléter prochainement les dispositifs déjà en place.

Une nouvelle « agence du numérique des forces de sécurité » doit par ailleurs entrer en fonction dès le début de l’année 2023, avec pour mission de mener la modernisation des moyens de communication utilisés par les effectifs policiers. La mise en œuvre d’un « réseau radio du futur » « résilient et sécurisé » tout en étant interopérable et multimédia, fait également partie des priorités.

Anssi, Cnil, Arcom… renforcées

L’Etat veut aussi profiter de ce projet de loi de finance pour renforcer les moyens des grands agences qui jouent un rôle central dans la sécurité et la souveraineté numérique : en particulier l’Anssi, la Dinum, la Cnil et l’Arcom.

Ainsi, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information pourrait profiter de 4,6 millions d’euros de fonds supplémentaires, avec 46 postes de plus. Sur la période 2023-2025, l’Anssi pourrait même profiter de 17,3 millions de budget supplémentaires. A ce jour, le remplaçant de Guillaume Poupard, directeur de l’agence depuis 8 ans et qui a annoncé son départ prochain, n’est pas connu.

Les entités rattachées à la Direction interministérielle du numérique, dont on connait pour le coup depuis peu la nouvelle directrice, Stéphanie Schaer, verront leurs crédits augmenter de quelques dizaines de millions d’euros d’ici 2025. Elle aura notamment pour mission de piloter la modernisation du RIE, le réseau interministériel de l’Etat, qui doit unifier et remplacer les réseaux préexistants.

Du côté de la Cnil, l’objectif serait une augmentation d’effectif de 18 personnes, avec une rallonge de 600 000 euros supplémentaires à l’augmentation de la masse salariale en question, sur la même période.

L’Arcom pour sa part devrait atteindre les 51,3 millions d’euros de budget en 2025 pour un effectif équivalent à 380 agents. L’Arcom doit notamment être renforcée pour l’entrée en vigueur du Digital Services Act, l’an prochain.

Ces annonces arrivent au milieu d’une prise de conscience aigües des enjeux et d’une actualité de rentrée chargée en matière de cyberattaques, la plupart des médias nationaux ayant relayé auprès du grand public les déboires de l’hôpital de Corbeil-Essonnes, de la Ville de Caen ou encore du pôle universitaire Leonard de Vinci.

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