Après une levée de fonds en mars, Lucca, acteur de la Tech française spécialisé dans le logiciel RH, compte recruter 600 collaborateurs d’ici à fin 2025. Le point sur les leviers choisis par l’entreprise pour séduire les candidats… en pleine guerre des talents.
L’entreprise dispose de quelques atouts : d’abord, elle est solide, « avec 20 ans d’historique, ce n’est pas une start-up », contrairement à ce qu’on pourrait croire au regard de ses codes de communication et d’une culture d’entreprise présentée comme très progressiste.
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Elle a de la trésorerie (65 millions d’euros levés l’an dernier et s’est donné pour objectif « d’atteindre les 100 millions d’euros de revenu récurrent annuel en 2025. »
88 salariés en 2017, un peu plus de 400 en décembre dernier… et 900 souhaités pour 2025, donc. Les prochains embauchés seront, pour les deux tiers, des profils « business » : commerciaux, professionnels du marketing, responsables des partenariats, chargés de clientèle…
« Par défaut, l’intégralité de nos collaborateurs a accès à l’intégralité des documents »
Comment fait-on pour doubler la taille de ses équipes en trois ans ?
« Nous misons beaucoup sur notre culture d’entreprise, très forte, répond Charles de Fréminville. Nous pratiquons la transparence des salaires. Chaque nouvel arrivé a accès aux salaires de tout le monde, en trois clics. Et à partir de trois ans d’ancienneté, il peut fixer lui-même son salaire, pourvu qu’il soit convaincant : nous accueillons ses arguments dans le cadre d’un collège spécifique organisé une fois par an. »
« Cette transparence s’applique aussi aux décisions de l’entreprise, aux indicateurs business, poursuit le DRH : combien de contrats avons-nous vendus, par exemple. Par défaut, l’intégralité de nos collaborateurs a accès à l’intégralité des documents »
Lucca ouvre aussi son capital à ses collaborateurs : « L’entreprise est une oeuvre de long terme. »
Pas de primes individuelles
Autre valeur de Lucca, la collégialité, qui transparaît dans le processus de recrutement. Les nouveaux venus sont en quelque sorte choisis par les « anciens » : « Après l’entretien avec le responsable du recrutement et un test technique, chaque candidat est reçu par sa future équipe au complet. En effet, nous voulons qu’il suscite l’adhésion et l’envie de ses potentiels collègues »
Dernière étape : le « Grand Oral », pour lequel on élargit encore l’auditoire. Le candidat prend la parole durant 20 minutes devant une centaine de salariés et s’exprime sur un sujet de son choix, pour donner un aperçu de sa personnalité.
Dans la même optique de collégialité, chaque cooptation est récompensée par une chèque de 200 euros pour un dîner entre cooptant et coopté et par 1000 euros de team building. Autre exemples, personne ne perçoit de prime de résultat individuelle, pas mêmes les commerciaux.
« C’est un positionnement RH clivant, assume Charles de Fréminville. Mais il porte ses fruits. Et notre turnover se trouve dix points en-dessous de celui de la Tech française. »