Un cloud interuniversitaire francilien, UnivCloud, devrait voir le jour début 2015.
Retour sur un projet ambitieux qui fédère l’université et l’industrie.
Ce constat, dressé par la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, est la pierre angulaire du plan France Université Numérique *, présenté début octobre.
A cette occasion, la ministre dévoilait dix-huit actions visant à accélérer la révolution numérique dans le supérieur. L’une d’entre elles concerne le développement des services en cloud pour les établissements, illustré par UnivCloud. Cette proposition d’informatique en nuage interuniversitaire avait été retenue deux ans plus tôt parmi les cinq projets de cloud computing sélectionnés dans le cadre du programme des investissements d’avenir (PIA). Passée relativement inaperçue, l’initiative, qui vient de finir sa phase de test, pourrait transformer la manière dont les chercheurs, les enseignants et les étudiants travailleront à l’avenir.
Un projet aux 24 groupes de travail
Tout est parti de la volonté de l’Université numérique Paris Ile-de-France (UNPIDF), qui regroupe 36 établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche, de proposer un cloud privé et communautaire aux établissements d’enseignement supérieur franciliens.
« Depuis le départ, notre objectif est d’assurer une mutualisation de l’infrastructure des systèmes d’information et du numérique et de rendre ces ressources disponibles à la demande », explique Thierry Bédouin, codirecteur de l’UNPIDF.
Pour copiloter la phase d’étude et prendre en charge l’aspect technique, Cofely Ineo, filiale de GDF Suez, est sélectionnée en octobre 2011 après un appel à projets. Durant près de deux ans, les équipes de Cofely Ineo et de l’UNPIDF développent conjointement un démonstrateur. « C’est un projet complexe techniquement, mais surtout en termes de management », estime Philippe Rassat, directeur général adjoint du pôle systèmes et communications de Cofely Ineo.
La version test d’UnivCloud a réuni un consortium constitué d’acteurs industriels, universitaires et de trois startup : ActiveEon, Cedexis et Up’Generation. L’expérience a été clairement positive pour Thierry Bédouin, même si la mise en place de vingt-quatre groupes de travail thématiques n’a pas forcément été simple.
Depuis juillet 2013, le démonstrateur est déployé sur les universités Paris-Descartes et Evry-Val-d’Essonne. Il s’agit d’une version à échelle réduite, mais qui préfigure ce que sera la plate-forme finale. Cette dernière devrait être opérationnelle fin 2014 – début 2015 et concernerait 600 000 utilisateurs potentiels. Ces derniers pourraient ainsi bénéficier d’un socle commun de ressources, d’applications personnalisables et de divers services 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 (cours en ligne, vidéothèque, espaces de stockage et de travail collaboratif…).
Pour l’heure, selon Thierry Bédouin, deux chantiers sont prioritaires : l’étude du modèle économique et la préparation des appels d’offres. L’UNPIDF est dans une « phase active » de recherche de financement par la Région, les ministères ou encore les collectivités territoriales. Le coût estimé pour la généralisation d’UnivCloud s’élève entre 50 et 70 millions d’euros sur cinq ans.
* www.france-universite-numerique.fr
Cet article est extrait du n°6 d’Alliancy, le mag – Découvrez l’intégralité du magazine
Photo : Cofely Ineo