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Marc Fromager (Schneider Electric) : « L’idée est de collecter l’ensemble des idées autour de la planète »

En charge de la division Process Automation chez Schneider Electric France, Marc Fromager veut aller encore plus loin dans les interactions avec les clients. Il nous donne sa vision de l’industrie du futur (ou Industrie 4.0) pour les PME-PMI et annonce la mise en place en 2018 d’un incubateur à l’échelle mondiale dans le groupe.

| Cet article fait partie du dossier « Industrie : l’heure des alliances »

Marc Fromager, vice-président de la division Process Automation chez Schneider Electric France.

Alliancy. Comment voyez-vous l’industrie 4.0 évoluer aujourd’hui autour d’un acteur comme Schneider Electric ?

Marc Fromager. D’abord l’industrie 4.0 pour Schneider Electric – et c’est une vision partagée – est la convergence des systèmes informatiques vers les systèmes opérationnels et technologiques. La convergence de ces deux mondes, qui prend un peu de temps car tous les acteurs doivent évoluer sur ces différents marchés, génère aujourd’hui beaucoup d’opportunités pour améliorer les performances au sens large chez les clients.

Pour en revenir à votre question, on voit de plus en plus d’ESN du monde applicatif se tourner vers l’industrie. Surtout, on voit de nouveaux métiers émerger dans le conseil aux PME-PMI notamment, pour les accompagner dans la collecte de subventions, leur organisation future ou, encore, sur les financements à prévoir pour garantir leur évolution vers l’industrie 4.0.

Par quoi passera le fait d’embarquer les PME-PMI dans ce mouvement ?

Marc Fromager. Il y a beaucoup d’aides à leur apporter ! Le premier problème de ces entreprises est d’abord de survivre, pas forcément de faire évoluer leur outil de production, même si elles comprennent tous les enjeux. Cela passera par les fédérations industrielles d’abord et l’action régionale en parallèle. Le mandat a d’ailleurs été donné par le gouvernement aux différentes institutions sur le terrain pour dynamiser ce tissu industriel, les informer et les aider financièrement.

Est-ce le bon moment d’investir pour elles ?

Marc Fromager. Oui, tout à fait si on veut arriver à redynamiser le tissu industriel français. Les PME-PMI doivent innover pour survivre, mais elles ne peuvent pas non plus investir sans limites… D’où la difficulté ! Aujourd’hui, chez Schneider Electric, nous proposons des solutions qui permettent d’évoluer au fur et à mesure. Nous sommes capables, bloc par bloc, d’amener une solution qui va avoir un ROI suffisamment attractif pour un industriel, qui pourra ensuite se projeter sur l’investissement suivant qui lui permettra encore d’améliorer sa productivité.

Qu’en est-il aujourd’hui de votre écosystème avec les start-up ? On n’en a pas une grande visibilité, est-ce voulu ?

Marc Fromager. Pas du tout. C’est un sujet très important chez Schneider Electric. Nous avons notre programme mondial de partenariats collaboratifs pour l’automatisation, qui s’appelle « CAPP » (pour Collaborative Automation Partner Program) et qui se développe autant avec les start-up que les grands groupes ou les autres… C’est un environnement dans lequel nous regroupons toutes les compétences nécessaires, peu importe la taille de l’entreprise avec qui nous travaillons sur de la co-innovation dans des domaines très divers.

Quel type de partenariats recherchez-vous ?

Marc Fromager. L’idée est de nous différencier, de mieux comprendre le marché et, au final, de co-innover pour proposer des solutions les plus innovantes pour nos clients.

Etes-vous actifs dans des incubateurs/accélérateurs comme d’autres groupes industriels ?

Marc Fromager. Pas encore ! Mais nous avons une structure en cours de création qui aura ce rôle d’incubateur. Elle pourra investir si besoin, mais surtout elle aura la possibilité de développer des partenariats avec des acteurs extérieurs/intérieurs, car nous travaillons aussi sur l’intrapreneuriat. En France par exemple, chaque trimestre, nous avons mis en place une remontée d’idées d’innovation par tous nos salariés (commerciaux, experts…) qui exercent sur le terrain en interaction avec nos clients. Ensuite, un comité, que je pilote, analyse ces idées potentielles et en sélectionne certaines… Si on décide d’investir, alors on met en face les compétences internes ou externes nécessaires à l’avancement des projets.

Votre idée d’incubateur, est-ce pour aller plus loin dans cette direction ?

Marc Fromager. Tout à fait. L’incubateur ne sera pas uniquement français, mais « global » dans lequel on ira collecter l’ensemble des idées autour de la planète. Nous avons déjà beaucoup d’interactions avec nos clients, mais on veut encore davantage être à leur écoute.

Avez-vous des sujets sur lesquels vous êtes plus vigilants que d’autres ?

Marc Fromager. Toutes les idées sont bonnes à remonter. Evidemment, on ne les exploite pas toutes. En ce qui me concerne, on reste focaliser sur l’industrie et tout ce qui se rapproche de l’industrie du futur est un sujet clé et sur lequel nous travaillons le plus. Cela concerne l’innovation, l’optimisation des procédés, l’optimisation énergétique…

Comment couplez-vous l’innovation autour de l’industrie du futur et celle de la transition énergétique ?

Marc Fromager. Les deux sont implacablement liés, car qui dit « optimisation des procédés » dit évidemment « efficacité énergétique ». L’industrie du futur, cette quatrième révolution industrielle dont tout le monde parle, n’a d’intérêt pour les PME-PMI, et même pour les grands groupes, que si elle génère de l’optimisation, donc des retours sur investissement rapides. En cumulant les deux objectifs, on arrive à proposer des ROI suffisamment attractifs.

>> Découvrir la vidéo Coup de boost Rencontre avec Marc Fromager (Schneider Electric)

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