La promotion 2023 des « Margaret », toutes héritières de Margaret Hamilton, pionnière et informaticienne de la Nasa dans les années 1960, a été dévoilée lundi soir. De très beaux parcours à découvrir.
Lundi soir, à l’occasion de la Journée Internationale de la femme digitale qui se tenait au siège du Parisien-Les Echos, la JFD a tenu sa cérémonie annuelle des Margaret en présence de Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications et d’Isabelle Rome, ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances.
Au total, plus de 500 décideur.e.s étaient présent.e.s du monde de l’investissement, des affaires, de l’entrepreneuriat et de l’éducation (Eramet, La Poste, La Caisse des Dépôts, Carrefour, Mastercard, Google, AXA, Printemps, Meetic, La French Tech…), tous aux côtés de Virginie Morgon, marraine de l’édition 2023, qui déclare : « Ces femmes sont des leaders visionnaires, qui transforment le monde à travers leur innovation, et leur ambition est une source d’inspiration pour nous tous. L’impact des entreprises créées par ces femmes est considérable, et leur financement doit être à la hauteur des challenges qu’elles relèvent. »
« Depuis plus de dix ans, nous accompagnons les Margaret avec nos partenaires pour accélérer leur croissance et révéler au plus grand nombre le potentiel économique et social de ces futurs leaders. Cette année, nous franchissons un nouveau cap en leur ouvrant des opportunités de financement et de rayonnement totalement inédites », a expliqué Delphine Remy-Boutang, fondatrice JFD & Business Angel.
Quatre femmes et deux jeunes filles de moins de moins de 18 ans, européennes et africaines, ont été distinguées par un jury de professionnels, pour l’excellence de leurs innovations à portée à la fois technologique et sociétale. Les voici :
Margaret Entrepreneure Europe
Maryne COTTY-ESLOUS, cofondatrice & CEO Lucine(France), une thérapie digitale pour soulager les douleurs chroniques.
Après des études universitaires multidisciplinaires en droit, histoire et sciences humaines et sociales, Maryne Cotty-Eslous a complété sa formation académique en neurosciences. Souffrant de douleurs chroniques depuis son enfance, Maryne décide en 2012 de lancer un projet de recherche sur les mécanismes de la douleur chronique afin de mieux comprendre ce phénomène. Forte de deux expériences professionnelles comme directrice R&D dans deux startups et une meilleure appréhension de cet écosystème. Elle décide en 2017 de lancer Lucine afin d’apporter une thérapie digitale capable de mesurer, analyser et soulager la douleur chronique. Lucine développe la neuro-thérapie numérique pour accompagner et soigner les personnes atteintes de douleurs chroniques.
Margaret Entrepreneure Afrique
Nelly CHATUÉ-DIOP, Co-fondatrice & CEO EJARA (Cameroun), une application mobile pour démocratiser l’accès à des investissements et produits d’épargne.
Avec sa formation d’ingénieure en informatique complétée par un MBA d’HEC Paris et de la London Business School, elle cumule une expérience unique en Tech, Finance traditionnelle et Web 3.0 (IA, Blockchain) au sein de plusieurs comités exécutifs et conseils d’administration. Un an et demi après le lancement d’Ejara, l’application atteint 1 million de dollars de revenus et 100 000 utilisateurs en Afrique francophone.
Nelly Chatué-Diop permet aux utilisateurs d’Afrique Francophone (et bientôt à la diaspora) d’avoir accès à des opportunités d’investissement et d’épargne qu’ils n’auraient jamais pu saisir (crypto, obligations d’État, etc.) à partir de 1,5 euro et directement sur leur application mobile, ce qui réduit la barrière d’entrée en termes de prix et d’accès sans sacrifier la sécurité.
Margaret Intrapreneure Europe
Hakima BERDOUZ, Ingénieure-Chercheure au CEA (France), chargée du projet intrapreunarial HOPE, dispositif médical numérique, cybers sécurisé, avec IA embarquée de confiance, de télé-surveillance dédié à la santé des femmes.
Hakima Berdouz a plus de 20 ans d’expérience en ingénierie intégrée du risque et mathématiques appliquées dans le secteur Nucléaire, avec 10 brevets d’invention au CEA à son actif. La pandémie du Covid19 et son 50ème anniversaire ont été les éléments déclencheurs de son engagement intrapreneurial, à temps plein, avec le soutien de sa hiérarchie, dans la maturation technologique du projet HOPE, un dispositif médical numérique, dédié à la santé des femmes, de télésurveillance de l’exposition aux risques thérapeutiques émergents et de détection précoce des signaux faibles précurseurs aux événements rares.
Margaret Intrapreneure Afrique
Rhoda ODURO, Responsable développement & Opérations de Developers in Vogue basée à Accra (Ghana), pour son programme de lutte contre la sous-représentation des femmes dans l’industrie technologique en Afrique.
Rhoda Agyeiwaa Oduro est en charge des opérations de Developers in Vogue, qui forme les femmes aux dernières technologies et leur propose des postes au sein d’entreprises partenaires. Elle rejoint l’entreprise en 2020, juste après le service national obligatoire pour tous les diplômés de l’université des sciences et technologies Kwame Nkrumah. Titulaire d’une licence en mathématiques, Rhoda a pour ambition d’ouvrir le champ des possibles pour la carrière des femmes dans le domaine de la technologie.
Margaret Junior Europe
Inaya YOGA (France), 15 ans pour son projet Youngsess, une application pour aider les jeunes de milieux défavorisés à accéder à des ressources scolaires de qualité.
Inaya souhaite s’orienter vers des études de science politique àSciencePo. Son projet Youngsess est à l’image de ses aspirations : aider son prochain. Le projet d’Inaya vise à atténuer le manque d’accès aux ressourcesscolairespourlescommunautésdéfavoriséesgrâceàuneapplication qui fournit une plateforme de discussion académique, de partage de conseils, de mentorat et de parrainage. Son application offre une alternative aux ressources scolaires coûteuses.
Margaret Junior Afrique
Melissa DJOUKA (Cameroun), 17 ans pour son projet Immo’Sure, plateforme visant à sécuriser le marché de l’immobilier en Afrique et protéger ses acteurs.
Melissa s’oriente vers des études informatiques pour se spécialiser en génie logiciel. Elle est actuellement en première année Informatique à l’IUT Fotso Victor de Bandjoun au Cameroun. Son projet est une plateforme en relation avec le Cadastre qui permet aux personnes à l’intérieur comme à l’extérieur du pays d’acheter un terrain ou une maison en toute sécurité.