À l’occasion de la semaine « Hour of code », l’accélérateur Microsoft Ventures a présenté jeudi 8 janvier, avec ses partenaires, des initiatives en faveur de l’initiation au code chez les jeunes. De la maternelle à l’enseignement supérieur, Microsoft France et ses partenaires tentent ainsi de donner le maximum de clés aux talents numériques de demain. Tour d’horizon des initiatives.
« Aujourd’hui, entre 40 000 et 50 000 postes de développeurs seraient à pourvoir en France », a indiqué Alain Crozier, Président de Microsoft France. C’est pourquoi certaines entreprises privées comme Microsoft cherche à combler cette pénurie aux côtés des pouvoirs publics. Avec YouthSpark, son programme mondial d’accompagnement de la jeunesse lancé en 2012, le géant américain tente de préparer les enfants comme les étudiants à se doter de tous les outils numériques possibles pour faire face aux besoins des entreprises. Dans le cadre de la semaine « Hour of code », Microsoft Ventures Accelerator a réuni quelques-uns de ces partenaires afin de présenter des initiatives en faveur de l’apprentissage du code et des outils informatiques chez les jeunes. « Le numérique donne des opportunités à chacun et lève les barrières géographiques, culturelles et sociales. C’est un moteur qui permet d’accéder à une formation et un emploi, a rappelé Alain Crozier. Entre 800 000 et 900 000 postes de développeurs sont à pourvoir en Europe. Nous ne devons absolument pas rater ce train vers le monde du développement, non seulement pour la compétitivité de nos entreprises mais pour l’employabilité chez les jeunes », a insisté le Président de Microsoft France.
Collaborer pour mieux coder
Les partenaires de Microsoft France présents pour l’occasion, luttent depuis quelques années contre le décrochage scolaire ou facilite l’accès à l’apprentissage du codage. La plus grande compétition technologique au monde pour étudiants, Imagine Cup, a annoncé la naissance de son petit frère, Imagine Kid. Ses représentants sont venus parler de ce concours mêlant codage et créativité ouvert aux enfants âgés entre 7 et 14 ans. Les jeunes sont suivis et accompagnés par les écoles ou associations pour les initier au code et à la création de jeu vidéo. Les équipes sont composées de quatre enfants afin non seulement de favoriser la créativité mais aussi d’apprendre à mieux collaborer. Le collaboratif est aussi au cœur du « Buddy Tour ». Buddy, un robot créé par la start-up Blue Frog, va partir en tournée dans plusieurs villes de France en 2015. Grâce à un système de classe immersive, les élèves s’investissent dans le contenu pédagogique et utilisent les dernières technologies de Redmond. Avec Buddy, les enfants pourront être initiés au code et pourront par exemple programmer les mouvements de leur nouveau camarade de classe. Ce « robot compagnon » sera commercialisé fin 2015. Seul bémol, son prix : il sera vendu environ 500 euros.
Faire du curatif plutôt que du préventif
Quand on a plus de 14 ans, il n’est évidemment pas trop tard pour apprendre le code. Pour les plus grands ou plutôt les plus grandes, il existe FACE 93, un club de Seine-Saint-Denis, qui a lancé « WI-Filles ». Ce programme d’initiation aux métiers de l’informatique est adressé aux filles de 14 à 17 ans. Chaque mercredi après-midi, les apprentis développeuses visitent des entreprises et pendant les vacances, c’est cours de codage. « Nous voulons sortir des préjugés et montrer aux filles qu’il est possible d’en faire leurs métiers », a expliqué Claire Etien, directrice du Club FACE 93. Pour poursuivre cette voie, ces jeunes filles pourront postuler à la Web@cademy, une école résultant d’un partenariat entre l’association Zup de Co et Epitech, l’école de l’innovation et de l’expertise informatique. Cette formation destinée aux non-bacheliers âgés de 18 à 25 ans a été lancée pour lutter contre le décrochage scolaire et favoriser l’égalité des chances. « Habituellement nous faisions du préventif puisque nous luttions contre le décrochage scolaire, maintenant nous faisons du curatif », a justifié François-Afif Benthanane, fondateur de Zup de Co. Pendant la première année, les étudiants ont des cours intensifs puis en seconde ils choisissent un contrat de professionnalisation. Elinor, 22 ans, est actuellement en alternance chez Microsoft : « J’ai redoublé deux fois durant ma scolarité et je n’ai pas eu mon bac. J’étais passionnée d’informatique, j’avais même crée un site Internet quand j’étais ado. J’ai découvert la Web@cadémie à la télé, et là ça a été la révélation. Ma candidature a été retenue. Depuis j’ai retrouvé confiance en moi ». Tous les étudiants de la promotion 2014 ont trouvé un emploi à la fin de la formation.
>> Pour aller plus loin, retrouvez notre article « Le code, une nouvelle langue à maîtriser »