Le décret est tombé au Journal Officiel le 24 mai, relatif aux attributions déléguées au secrétaire d’Etat chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi. Une feuille de route bien remplie autour de tous les sujets liés à la « transition numérique » au sens large.
Le plus jeune membre du gouvernement, Mounir Mahjoubi, 33 ans, secrétaire d’Etat en charge du numérique, sait désormais de quoi il retourne. Le décret qui précise l’étendue de ses attributions vient d’être publié au Journal Officiel (JO du 24 mai 2017).
Tout d’abord, « il prépare et coordonne, conjointement avec le ministre de l’action et des comptes publics [Gérard Darmanin, NDLR], la politique de transformation numérique de l’Etat. A ce titre, il suit notamment le développement et l’amélioration des usages et services numériques (e-administration), ainsi que la politique d’ouverture et de circulation des données » (open data). Ce qui veut dire, appliqué à un Etat, la mise à disposition des données des SI des établissements publics comme Pôle Emploi, Insee, CPAM… et, pour le secrétaire d’Etat, l’autorité sur l’administrateur général des données (Henri Verdier).
« Il traite les questions relatives au système d’information de l’Etat ». Lors de la passation de pouvoir, Mounir Mahjoubi avait d’ailleurs annoncé, pour les prochaines semaines, une « stratégie sur l’Etat plateforme », afin de permettre à chaque administration de développer facilement de nouveaux services ».
En cela, il sera aidée par la Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État (Dinsic), dirigée par Henri Verdier, qui dispose déjà d’un incubateur de start-up en ce sens. Une vingtaine de projets y ont déjà été menés, comme la refonte de data.gouv.fr, le portail d’open data, la bonne boîte avec Pôle Emploi, la base adresse nationale, Marchés Publics Simplifiés ou encore Mes-Aides…
A ce stade, on comprend mieux son rattachement au Premier Ministre et non à Bercy, comme ce fut le cas précédemment avec Fleur Pellerin et Axelle Lemaire, puisqu’« il participe à l’élaboration du cadre juridique relatif au numérique, aux technologies d’avenir et aux plateformes, à l’échelle nationale, européenne et internationale. »
« Il traite, conjointement avec le ministre de l’économie [Bruno Le Maire, NDLR], les questions relatives aux communications électroniques, au développement de l’économie numérique et à la transformation numérique des entreprises. » En effet, pour Mounir Mahjoubi, la digitalisation du tissu des TPE/PME françaises, très en retard sur la question, restera encore l’un de ses chevaux de bataille. Et ce dans la continuité de l’action qu’il a menée une année durant comme président du Conseil national du Numérique (CNNum*). Ce sujet fait d’ailleurs l’objet d’un rapport récent remis au gouvernement (Croissance connectée : les PME contre-attaquent), mettant en avant des recommandations pour accélérer dans ce domaine.
C’est dans cette mission aussi que l’on retrouve les questions relatives à la couverture du territoire en Très Haut Débit à l’horizon 2022… Chose que le président a promis durant toute sa campagne. Ou encore la gestion de l’Agence du Numérique (à l’époque rattachée à Bercy) qui avait pour charge de superviser ce chantier, en plus de la French Tech et de la Délégation aux usages de l’internet… Vaste sujet.
« Il veille, en outre, aux droits et libertés fondamentaux dans le monde numérique, à l’éthique des technologies, à l’inclusion, l’accessibilité et la médiation numériques. » De fait, l’inclusion numérique reste d’actualité en France… Et si Emmanuel Macron a été d’abord élu dans les grandes villes et par les cadres, ce n’est pas un hasard… Le numérique peut creuser davantage les inégalités sociales, tout comme il peut largement contribuer à les réduire en donnant accès à tous à ces nouveaux outils et services… Tout dépendra de la politique choisie.
Pour mener à bien ses missions, reste maintenant à Mounir Mahjoubi à passer la barre des élections législatives du 18 juin. Investi par la République en marche, il va lui falloir gagner la 16ème circonscription de Paris, dans le XIXème arrondissement, face à Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS. En cas d’échec, il a promis qu’il démissionnerait. S’il l’emporte, il laissera sa suppléante siéger à l’Assemblée nationale.
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