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[Interview] La Mutuelle Générale se penche au chevet de ses salariés-aidants

Interview issue de notre guide « Nouveau monde du travail : quelles priorités pour les DRH ?» disponible en téléchargement

 

Spécialisée depuis 75 ans dans l’assurance santé et la prévoyance, La Mutuelle Générale a développé également une offre de services dédiés aux salariés : téléconsultation médicale, aide aux devoirs, services à la personne, portail de loisirs… Hélène Bengorine, la DRH de l’entreprise (1,23 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2020) décrit les nouvelles réponses spécifiques qu’elle apporte aux salariés, dans un cadre qui dépasse celui de la traditionnelle séparation entre vie privée et professionnelle. 

Vous avez créé en juin 2020 un Observatoire des aidants, qui a publié en 2021 une seconde édition de son baromètre. Quels en sont les chiffres-clefs ? 

 Aujourd’hui, un salarié sur six assume un rôle de proche aidant et on estime que ce ratio sera d’un sur quatre en 2030. Nous sommes tous concernés. Plutôt que d’ignorer la situation ou d’attendre que l’Etat annonce un dispositif réglementaire, nous avons décidé d’agir. 

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Agir, c’est d’abord poser un diagnostic pour prendre la mesure de la situation. Notre dernier baromètre est formel : l’entreprise ne peut plus regarder ailleurs. 69% des salariés aidants ne se déclarent pas à leur employeur. Près de six répondants sur dix ignorent si des dispositions spécifiques pour les aidants familiaux existent au sein de leur organisation. 

Le tout premier besoin des aidants est d’avoir du temps, pour s’occuper du leur proche vulnérable. Nous avons donc engagé des actions en ce sens. Du côté des chiffres positifs, il faut noter que 89% des salariés aidants qui ont informé leur employeur de leur situation sont satisfaits des solutions proposées. 

Quelles réponses, justement, avez-vous choisi d’apporter à vos collaborateurs ? 

La crise sanitaire a fait office de déclencheur, pour beaucoup d’aidants qui se sont déclarés à ce moment-là, mais aussi parce que notre réflexion sur “l’open travail” a croisé la problématique des aidants. 

Aujourd’hui, nous demandons à nos collaborateurs de venir au minimum 4 jour par mois sur site. Notre organisation très mature, avec une vraie relation entre salariés et managers, le permet. Nous bénéficions d’un contexte favorable, régulièrement confirmé par notre baromètre social. 

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Nous proposons également à nos salariés aidants des Cesu – chèques emploi-service universels – financés à 50% par l’entreprise. Nous avons publié un guide pratique pour répertorier toutes les aides possibles, dans et en-dehors de l’entreprise. Et nous avons fondé une communauté pour qu’ils puissent échanger entre eux. 

Nous nous efforçons donc de fournir un accompagnement matériel et moral. Il faut sortir la tête du sable : si vous ne prenez pas le sujet en main, vous serez vite dépassés par les évènements. Un salarié-aidant sans solutions d’organisation finira par prendre un arrêt-maladie. Le sujet des aidants est à traiter comme le sujet du handicap : ce n’est pas une faiblesse. 

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Ces questions sociétales font-elles partie des priorités du DRH ? 

Oui, je le crois. Je suis une ancienne commerciale. Ce qui m’a fait basculer dans les RH, c’est la formation et la gestion des carrières. Or dans l’économie sociale et solidaire, les ressources humaines ont un vrai poids : nous sommes le premier terrain d’expérimentation pour les dynamiques que nous tentons d’insuffler dans la société tout entière. 

Nous avons par exemple beaucoup travaillé sur le management. L’idée est de nourrir la relation de confiance entre le manager et le collaborateur, en repensant le système d’évaluation de la performance et en sortant d’un management contrôlant. 

Nous avons un modèle d’excellence opérationnelle qui passe par l’évaluation de compétences comportementales observables. Pour 2022, nous avons intégré l’autonomie et la responsabilisation, qui sont vraiment deux piliers de l’open travail. 

 

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