En couverture de notre magazine, la Mother de Rafi Haladjian, le fondateur de la start-up Sen.se. Cette Barbabapa blanche, aux jolies formes rondes, capable de collecter et d’interpréter de grandes quantités de données issues d’objets connectés, sera lancée dans quelques semaines. Fonctionnant comme un terminal, elle sera accompagnée de quatre Motion Cookies, des capteurs polyvalents qui, une fois placés sur tout objet du quotidien ou glissés dans la poche de tout individu, en saisiront et en analyseront les mouvements. Les objets ne sont plus seulement connectés, ils deviennent intelligents. Une révolution qui va inonder toute l’industrie de l’objet.
De multiples études internationales dessinent notre environnement de demain, constitué de milliards d’objets connectés en tout genre. Reste à saisir les opportunités que cela représente pour des entrepreneurs, comme pour un pays. Pour les produire bien sûr, et surtout pour appuyer le développement de filières industrielles. Pas si simple ! Rafi Haladjian n’envisage pas une production de masse ailleurs qu’en Chine. Il ne croit pas à la création d’une filière française de production de ces objets. Ce n’est pas qu’une question de coûts, affirme-t-il. La densité industrielle est si forte là-bas qu’on peut faire fabriquer chaque jour un nouveau prototype. Eric Carreel, président de Withings et chef de file du plan Objets connectés d’Arnaud Montebourg, ne partage pas cet avis. Pour lui, la ruée vers la Chine s’explique parce qu’il n’y a pas de filières adaptées et flexibles en France, ni de lieux d’échange pour mieux se comprendre.
Qu’à cela ne tienne ! Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Innovation et de l’Economie numérique, a déclaré (lors de ses vœux à la presse) qu’elle allait inciter à la création en France d’une cité des objets connectés, au cours du deuxième semestre 2014. Un site permanent, imaginé entre Fab Lab et usine traditionnelle, dont le lieu d’implantation reste à déterminer. « Il faut rapprocher les métiers de la plasturgie, de la mécanique avec les informaticiens et les électroniciens qui développent ces produits d’avenir. Les objets connectés représentent une opportunité de réindustrialisation », déclarait la ministre.
D’ici à la fin mars, le Gouvernement aura sur la table les propositions d’Eric Carreel. Ainsi que celles de Daniel Nabet, président du Centre national de référence RFID (CNRFID), à la tête d’un sous-groupe dédié aux enjeux liés à l’utilisation des objets connectés dans les filières industrielles. Elles seront à regarder de près. Big Mother, big business ?