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Numérique responsable, vers une dynamique européenne

Numérique responsable vers une dynamique européenne_analyse

A l’aube de l’ouverture du premier GreenTech Forum Brussels, salon professionnel dédié au numérique responsable, une dynamique européenne commence à poindre son nez sur la thématique de durabilité du numérique. Décryptage des avancées avec les instigateurs et les participants de cet événement.

Le 1er GreenTech Forum Brussels aura lieu les 18 et 19 juin 2024, s’inscrivant dans les pas de GreenTech Forum Paris dont la 4ème édition aura lieu les 5 et 6 novembre 2024 au Palais des Congrès. ©laurentardhuin ©clairelecaisne

GreenTech Forum s’organise pour la première fois à Bruxelles, capitale belge et capitale de l’Union européenne (UE), les 18 et 19 juin prochain. Alors que la quatrième édition parisienne aura lieu en novembre, les instigateurs des GreenTech Forum, salons professionnels dédiés au numérique responsable, déroulent leur ambition européenne. Ils proposent dès cette année une alternative en Belgique pour favoriser la dynamique autour du numérique responsable au-delà des frontières de l’hexagone.

GreenTech Forum Brussels, c’est 750 participants attendus, 20 conférences et 51 exposants dont 60% de belges. « Nous voulions éviter de n’avoir que des entreprises ou intervenants français ! C’était un vrai défi car la France est dynamique sur ce sujet et nous ne voulions pas reproduire GreenTech Forum Paris », explique Olivier Vergeynst, directeur du Belgian Institute for Sustainable IT (ISIT-BE).

L’ISIT-BE co-organise l’événement avec Numeum, l’organisation professionnelle de l’écosystème numérique en France, et SustAIn.brussels, hub européen d’innovation numérique. GreenTech Forum Brussels est placé, à l’instar de GreenTech Forum Paris, sous le haut patronage de Planet Tech’Care, une initiative de Numeum. « Lorsque l’idée du GreenTech Forum Brussels a été lancée, il nous a semblé évident qu’il devait être porté par des acteurs locaux afin de respecter les spécificités de chaque région » explique Virginie Royer, Déléguée Générale au Numérique Responsable chez Numeum et Planet Tech’Care.

La dynamique en Belgique

L’ISIT-BE, pendant belge de l’Institut du Numérique Responsable en France, est une association qui aide les organisations à prendre en compte les enjeux du numérique responsable dans leur activité. « En Belgique, le niveau de maturité est très divers » explique Olivier Vergeynst, le directeur de l’ISIT-BE, « nous sommes encore en retard par rapport à ce qu’il se fait en France. Il y aussi une différence assez nette entre le nord du pays et le sud du pays. Le côté linguistique joue, et amène le sud de la Belgique à plus facilement se pencher sur ce qu’il se fait en France. »
Une partie des 112 organisations signataires belges, dont Infrabel, réunis lors de la cérémonie annuelle de signature de la Charte Numérique Responsable organisée en décembre 2023 par l’ISIT-BE en présence de Mathieu Michel, Secrétaire d’Etat à la Digitalisation en Belgique – © Thomas Daems

Infrabel, grande entreprise belge qui gère les infrastructures ferroviaires, sera présente sur le pavillon de l’ISIT-BE lors de GreenTech Forum Brussels. « La RSE est un sujet fort chez nous compte tenu de notre activité ancrée sur les mobilités durables » explique Florence Clauss, Green ICT Program Manager au sein d’Infrabel. « On a rapidement entendu parlé de l’ISIT-BE ; nous avons signé la charte Numérique Responsable il y a deux ans, cela a été le déclic » poursuit-elle, « l’ISIT-BE aide à donner des idées concrètes pour lancer nos actions en interne et structurer notre démarche. »

Pour Florence Clauss, le sujet prend de l’ampleur en Belgique : « On voit que la part du numérique est un sujet qui entre de plus en plus en ligne de compte dans les entreprises ; je le vois autour de moi, dans les groupes de travail auxquels je participe, notamment celui des entreprises publics en Belgique, le sujet grandit petit à petit. »

L’enjeu européen

Et le sujet est amené à grandir encore plus, a minima en Europe. Avec la réglementation, les attentes sociétales, les enjeux autour des ressources (terres rares, eau, énergie, etc.) et les enjeux d’image employeur, les entreprises n’ont plus le choix que d’intégrer la dimension RNE (Responsabilité Numérique des Entreprises).

GreenTech Forum Brussels l’a bien compris : « dès le départ, nous nous sommes fixés l’objectif d’un événement européen » reprend Olivier Vergeynst, « bien sûr, cela sera plus visible à partir de la deuxième année, mais nous posons dès maintenant les briques pour donner à l’événement une dimension internationale ». Des speakers de nombreuses nationalités différentes et des acteurs institutionnels allemands, suisses et néerlandais, entre autres, sont attendus.

La position géographique de Bruxelles est évidemment clé dans cette démarche d’internationalisation. Idéale aussi pour convaincre les institutions européennes de l’enjeu stratégique du numérique responsable. Car c’est bien de cela dont il s’agit aussi, au-delà d’embarquer les entreprises. Pour cela, il faudra que les acteurs parlent d’une seule voix devant l’ampleur des chantiers qui s’ouvrent. A commencer par la nécessaire régulation de l’Intelligence Artificielle ou celle de l’expansion des réseaux numériques qui n’en finit plus de générer de nouveaux usages et impacts.

Un enjeu donc au niveau européen d’allier les voix, à l’instar de la coalition Right to Repair Europe qui a joué un rôle important dans les récentes adoptions du droit à la réparation par l’UE. Un enjeu assurément pour la France, tant la diversité des mouvements du numérique responsable, qui en fait sa richesse, pourrait apparaître comme un facteur limitant dans le plaidoyer auprès de l’UE. De là à ce que la position clé de Bruxelles puisse permettre à la Belgique de prendre les devants ? Il n’y a qu’un pas.

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