Les directeurs des systèmes d’information s’emparent des enjeux environnementaux liés à leur activité propre. Mais ils sont encore en retrait dans la valorisation, auprès des métiers, de l’apport de valeur des technologies pour réduire leur empreinte environnementale, sociale et sociétale.
Selon les chiffres du Shift Project, le numérique est responsable de 3,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre[1] et la forte augmentation des usages laisse présager un doublement de cette empreinte carbone d’ici 2025.
Mais, la plupart du temps, l’informatique n’est pas mentionnée parmi les principaux postes d’émissions ou leviers d’actions pour les entreprises. C’est en tout cas le constat que dresse le cabinet de conseil BearingPoint dans une étude intitulée « État des lieux des pratiques numériques responsables ».
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Les résultats de l’étude rapportent que 77 % des répondants indiquent avoir déjà lancé, ou prévoir de lancer dans les prochains mois, une démarche numérique responsable. Le sujet prend donc de l’ampleur dans toutes les organisations, tous secteurs confondus, même s’il reste récent et que certaines organisations ne sont pas encore structurées.
La stratégie RSE groupe comme moteur principal de la stratégie numérique responsable des DSI
Quand on s’intéresse aux enjeux ayant poussé les entreprises à mettre en place, au moins partiellement, une stratégie numérique responsable, la stratégie RSE groupe revient largement en tête (60 %), devant la marque employeur (30 %) et le réglementaire (27 %).
Mais, selon l’étude, près de la moitié des organisations disposant d’une stratégie numérique responsable n’intègre pas le volet IT for Green, pourtant stratégique dans la réduction de l’empreinte carbone des organisations. Pour la majorité des répondants (86 %), la stratégie numérique responsable couvre d’abord le Green IT. Cela s’explique notamment par l’existence de référentiels gratuits et agnostiques du secteur sur lesquels peuvent s’appuyer les organisations et d’une autonomie des DSI à lancer des actions concrètes et activables sur leur périmètre.
Dans 45 % des cas, les participants n’ont pas identifié l’apport de valeur des technologies pour réduire l’empreinte environnementale, sociale et sociétale de leur entreprise (IT for Green). Un des motifs est que l’IT for Green est moins accessible que le Green IT, car reposant sur des cas d’usage dépendant du secteur et des besoins du métier. Inscrire l’IT for Green dans l’agenda nécessite la mise en place d’une veille sectorielle afin d’identifier les cas d’usage, la démarche de co-construction avec les métiers et l’identification de technologies de pointe de la part de la DSI.
Une démarche clé mais encore trop peu de moyens
Au sein des organisations ayant initié une stratégie numérique responsable, la mise en place d’un programme de sensibilisation est, de loin, l’initiative la plus implémentée, 77 % des entreprises sondées ayant fait le choix de sensibiliser leurs collaborateurs aux bonnes pratiques du numérique responsable. En revanche, seul un tiers des organisations ayant initié une stratégie numérique responsable ont mis en place des actions plus opérationnelles sur l’écoconception applicative et la prise en compte de la dimension environnementale dans les projets informatiques.
Aujourd’hui, peu d’entreprises (15 %) investissent les moyens humains et financiers pour mettre en place un(e) responsable / une équipe numérique responsable dédié(e) à plein temps.
Enfin, 33 % des sondés remontent un manque de compétences et d’outils au sein de leur organisation pour mesurer leur empreinte carbone et seuls 35 % des organisations indiquent réaliser une mesure de l’empreinte carbone du numérique.
[1] Note d’analyse du Shift Project (Mars 2021) : Impact environnemental du numérique : tendances à 5 ans et gouvernance de la 5G : https://theshiftproject.org/wp-content/uploads/2021/03/Note-danalyse_Numerique-et-5G_30-mars-2021.pdf