Nvidia, le petit qui a doublé les géants

[Série d’été : Les Reines de l’IA 2024] Grâce à ses cartes graphiques, base du fonctionnement des IA, Nvidia est devenue en quelques années l’entreprise la plus cotée au monde. Mais ce statut de monopole inquiète les régulateurs ainsi que ses concurrents, qui s’organisent.

3 300 milliards. C’est le montant vertigineux atteint par la capitalisation de Nvidia, plaçant l’entreprise américaine comme numéro un mondial, devant sa compatriote Apple. Une croissance fulgurante, portée par la montée en puissance de l’intelligence artificielle, et spécifiquement générative, qui a totalement modifié la trajectoire de l’entreprise.

Historiquement reconnue pour ses cartes graphiques, Nvidia a su capitaliser sur la demande croissante de puissance de calcul nécessaire pour faire tourner les modèles d’intelligence artificielle. Ces GPU (Graphics Processing Units) sont devenus essentiels dans le domaine, fournissant la capacité de traitement nécessaire pour les applications d’IA avancées.

Mais pour conforter sa place d’incontournable, Nvidia a annoncé des partenariats stratégiques, notamment avec Mistral AI pour dévoiler le modèle Mistral NeMo 12B. Ce modèle, qui intègre 12 milliards de paramètres, se distingue par ses performances prometteuses pour les applications d’entreprise et est particulièrement adapté aux chatbots et aux tâches multilingues.

Cependant, cette domination écrasante sur le marché des micro-processeurs n’est pas sans controverses. Le département de la Justice des États-Unis a lancé une enquête suite aux plaintes de concurrents, accusant Nvidia d’abuser de sa position dominante. Selon les sources de Reuters, cette investigation pourrait révéler des pratiques anticoncurrentielles, remettant en question les stratégies de monopole de Nvidia.

Cette situation oblige les entreprises à repenser leur approche concernant les puces et les semi-conducteurs. Certains géants de la tech comme Google, Apple ou Amazon tentent déjà de concevoir leurs propres cartes graphiques spécifiques aux développements de l’IA pour se détacher de la dépendance à Nvidia qui leur est promise.