La filiale de Bouygues Telecom dédiée à l’internet des objets (IoT), annonce le déploiement d’un réseau en TDOA pour la géolocalisation sans GPS d’objets connectés, ainsi que le lancement d’une offre de complément de couverture.
La géolocalisation de biens se passe désormais de GPS. Objenious, la filiale de Bouygues Telecom, a annoncé ce jeudi 30 novembre le lancement d’un réseau avec la technologie TDOA (Time Difference Of Arrival). La start-up se sert du réseau Lora® installé sur 4 300 des antennes de sa maison mère pour calculer l’emplacement d’un objet connecté à 50 mètres, et jusqu’à 200 mètre en zone rurale.
Concrètement, l’utilisateur défini l’intervalle à laquelle l’objet émet un signal ; à chacune de ses émissions, les antennes à proximité calcule le temps de réception pour en définir la localisation. « Nous avons actualisé le software de notre système de traitement des données et de nos antennes, pour qu’elles horodatent le message avec une précision de 30 nanosecondes. Nous continuons d’entraîner les algorithmes de triangulation avec du machine-learning pour perfectionner leurs calculs », explique Stéphane Allaire, président d’Objenious.
« Le réseau, une clé essentielle de l’IoT »
La start-up met en avant le fait que ce système ne nécessite aucune infrastructure supplémentaire, ni aucun surcoût énergétique. Objenious a travaillé notamment avec Carrefour Supply Chain pour assurer le suivi de ses rolls entre les entrepôts ou avec Sanef pour détecter les accidents ou les arrêts sur l’autoroute. Bouygues Construction l’utilise en interne pour les travaux du Grand Paris, afin de suivre les déchargements de déblais. « Nous travaillons sur du beacon pour du suivi indoor », révèle Stéphane Allaire. Objenious teste notamment le relevé des compteurs d’eau, en sous-sol dans une ville bretonne.
Pour contrer le développement des réseaux privés, la filiale de Bouygues Telecom lance par ailleurs une offre de complément de couverture, « une clé essentielle de l’IoT ». Le boîtier permet une connectivité à la demande, recevant les messages des objets sur le réseau Lora et les transmettant par 4G.
Une géolocalisation européenne avec le roaming
Ce développement du réseau se manifeste par ailleurs par un partenariat conclu mi-novembre avec Arteria, filiale télécom de Réseau de Transport d’Electricité (RTE). « Nous disposerons de leurs antennes en milieu rural, ce qui nous permettre d’offrir des services en matière de smart farming », souligne Stéphane Allaire, pour qui il est impossible de réussir dans l’IoT seul. Arteria bénéficiera en retour du réseau Lora pour élaborer et commercialiser des services IoT à sa clientèle, « un développement naturel pour l’entreprise », selon Ghislain Heude, directeur du programme IoT d’Arteria.
La start-up se réjouit de l’essor de l’IoT en B2B. « Il y a encore des réticences – d’où notre retard sur les prévisions données l’an dernier – mais en 2017, nous sommes passés du buzz au business, affirme Stéphane Allaire. Les entreprises se posent désormais des questions autour de l’industrialisation de plusieurs milliers de capteurs : combien de temps cela va-t-il prendre, quels sont les objets les plus résistants… » Objenious teste le réseau LTE-M en complément de Lora et travaille à l’élaboration d’une plateforme IoT permettant la gestion d’objets fonctionnant avec différents réseaux. En 2018, elle compte étendre la géolocalisation TDOA en Europe grâce au roaming.
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