Après avoir longtemps utilisé des technologies informatiques propriétaires, les services publics ont décidé il y a une dizaine d’années de prendre le virage du logiciel libre. Au cœur de cette réorientation, un double objectif : maîtriser sa souveraineté numérique et favoriser l’Open Source français. Thibaud Zuppinger, Directeur Marketing au sein d’Axelor nous livre son analyse.
Avec des solutions de plus en plus matures et équivalentes en fonctionnalités aux grands outils informatiques du marché, le monde de l’Open Source français s’est peu à peu imposé dans les administrations françaises. Aujourd’hui, chaque conseil départemental ou chaque ministère dispose d’au moins un outil Open Source.
Quels sont les principaux avantages de l’Open Source pour les administrations ?
Avec les évolutions technologiques de ces dernières années, les administrations ont découvert qu’il était dorénavant possible de disposer d’outils qui s’adaptent à leurs besoins sans passer par des logiciels propriétaires. Avec une pression à l’adoption de la dématérialisation et de la GED, les services publics ont dû mettre en place des processus spécifiques nécessaires à leur fonctionnement.
L’écosystème de l’Open Source a su tirer son épingle du jeu en apportant des outils capables non seulement de visualiser, formaliser et automatiser des processus métier, mais aussi en les rendant lisibles et accessibles au plus grand nombre. Une simplicité d’usage qui a apporté un crédit supplémentaire au monde du Libre auprès des administrations.
Comment assurer la gouvernance et la souveraineté des services publics ?
Les services publics cherchent en permanence à maîtriser leur gouvernance, tout en s’assurant de conserver leur souveraineté numérique. L’utilisation de solutions propriétaires donne l’impression aux DSI de ne pas être maîtres de leur système d’information ou de leurs processus. En optant pour des solutions Open Source, les administrations s’assurent de pouvoir changer de fournisseur si nécessaire, sans devoir renoncer aux solutions qu’elles utilisent et avec une garantie de réversibilité, autrement dit de pouvoir récupérer leurs données.
L’Open Source permet aux organisations de « parler » avec toutes les technologies et toutes les solutions de stockage, donc de choisir celles qui garantissent un contrôle total d’accès aux données.
Constate-t-on une réelle migration des administrations vers l’Open Source ?
Alors que le Libre était fortement recommandé dès les années 2000 par l’État pour les collectivités, la crise du Covid, puis le conflit en Ukraine ont accéléré le mouvement. Ainsi, en raison de l’évolution des technologies, et les fortes incitations gouvernementales, les logiciels libres sont aujourd’hui bien implantés au sein des SI des services publics. Et tout est fait pour les imposer autant que possible. L’élan est pris, les directions informatiques regardent déjà plus loin : l’avenir se joue aujourd’hui sur l’avènement de l’Open data dans les administrations.
Par essence, l’écosystème du logiciel libre, soutenu par d’importantes communautés de contributeurs, dispose de tous les atouts pour répondre favorablement à ces attentes, tout en garantissant une gouvernance, un respect des process et une souveraineté numérique.